— Paul Otchakovsky-Laurens

Cœur blanc

Richard Millet

Chacune de ces histoires raconte un secret, et chacune est à l’image du secret qu’elle raconte : retenue et mélancolique d’abord, et puis violente, cruelle.

Elles se déroulent dans des provinces écartées, des provinces sentimentales aussi bien que géographiques, peuplées de femmes seules, d’adolescents tourmentés, de personnages titubants que la chair torture, et la solitude, et les regrets. Ils ont d’égales dispositions pour la droiture et la servilité, ils peuvent rester innocents jusque dans le mal qu’ils font avec aux lèvres un sourire de craie.

 

Consulter les premières pages de l'ouvrage Cœur blanc

Feuilleter ce livre en ligne

 

Traductions

Russie : Champs Elysées

La presse

Millet montre des êtres en proie à tous ces liquides et humeurs qui fermentent en eux et exigent de s’épancher : sang, sanies, urine, sueur et sperme, êtres tourmentés d’avoir à confronter à d’autres leurs fantasmes, leurs souffrances, leurs extases. Et si ces textes taraudent et dérangent, c’est bien que la langue y est au travail, figurant, en même temps qu’elle les décrit, les anneaux du désir et du retrait, de l’étreinte et du désamour.


L’Humanité Dimanche, n° 231, février 1994