On assiste depuis ces dernières années, à la télévision, à un phénomène nouveau dont la mesure n’a peut-être pas suffisamment été prise en compte : des gens arrivent à raconter leur vie en cinq minutes. En cinq minutes, tout est dit. On est parfois un peu effrayé de cette incroyable maîtrise du récit autobiographique, de cette manière de livrer en quelques phrases tout le déroulé d’une vie parce qu’on se demande ce qui peut bien rester à vivre, après.
À l’extrême opposé, il y a tous ces romans d’une vie qui gisent dans les tiroirs, le plus souvent inachevés, qui cherchent dans la nuit...
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On assiste depuis ces dernières années, à la télévision, à un phénomène nouveau dont la mesure n’a peut-être pas suffisamment été prise en compte : des gens arrivent à raconter leur vie en cinq minutes. En cinq minutes, tout est dit. On est parfois un peu effrayé de cette incroyable maîtrise du récit autobiographique, de cette manière de livrer en quelques phrases tout le déroulé d’une vie parce qu’on se demande ce qui peut bien rester à vivre, après.
À l’extrême opposé, il y a tous ces romans d’une vie qui gisent dans les tiroirs, le plus souvent inachevés, qui cherchent dans la nuit des mots la nuit des vies.
Rien ne tient. Aucun événement, aucun sentiment ne trouvent leur juste traduction. On se dit que décidément une vie ne se laisse pas bien décrire par les mots. Et puis on se dit aussi que sa vie n’est pas aussi intéressante que ça. Pourquoi emmerder tout le monde avec ses petites mains gelées sous les préaux des écoles ?
Tout dire se situe dans le vide laissé entre ces deux façons de se dire.
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« [...] Tout dire n’est pas seulement un roman sur la vie quotidienne quand on a rien à faire et qu’on a des dons pour ça, [...], c’est aussi un texte sur la pensée qui file et qui laisse une idée "cogner de son bec au volet de l’histoire" contre la volonté du sujet bien obligé d’abdiquer : il pense et ses pensées ne lui sont pas toujours agréables. »
Les Inrockuptibkes, 29 mars 1995
« Quel est le secret d’une vie ? Telle est la question qui affleure sans cesse dans l’étonnante traversée de Jérôme Beaujour, véritable roman d’initiation en dépit de son allure autobiographique. »
La Quinzaine Littéraire, 1 juillet 1995
« Si, Tout dire dit tout, au sens où toutes les vraies questions (d’où venons nous ? où allons-nous ? dans quel étage errons-nous ?), toutes ces questions qui commence par "où" et dont dont la réponse est curieusement introduite par "parce que", ont déjà trouvé leur réponses ailleurs : un, parce que la vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible, et deux, parce que la vie est courte, que ce sont les journées qui sont longues. »
Libération, 23 mars 1995