Le dieu qui était mort si jeune est un emportement, un texte de foi.
Dans un mouvement excessif, c’est-à-dire à l’opposé de la sagesse et de la raison, haletant, éperdu, il chante la gloire de Jésus en tant qu’homme parmi les hommes, homme parmi ses frères.
Il éclaire la démarche littéraire et philosophique de Frédéric Boyer en même temps qu’il la prolonge.
Frédéric Boyer est un écrivain chrétien. Son attitude singulière, y compris pour ceux qui se réclament de la même foi, n’est pas dans l’acceptation, elle est dans la colère, dans la violence, la recherche et le risque.
Il y a dans le petit livre de Frédéric Boyer de belles phrases sur l’abandon, sur la faiblesse du Dieu incarné, « revêtu » de notre condition humaine, sur cette proximité que la double nature du Christ rend possible, sur le corps et l’amour. Il y a aussi une heureuse absence de calcul, un caractère spontané, primesautier, qui contourne – parfois un peu trop manifestement – les catégories du raisonnement.
Le Monde, 10 mars 1995.
Et tout au long de cette centaine de pages, il revient sur les questions de la mort et de l’amour décidément indissociables de son œuvre, ou sur la grâce, sur ce « bleu dense et ouaté d’une toile de Cézanne ». Il traverse les Évangiles avec son bâton de pèlerin, et nous conseille d’ajouter une corde spirituelle à notre arc pour éviter les péchés […].
Le Magazine Littéraire, février 1995.