L’ Amour, des fois, quand ça s’y met
Traduit de l’italien par Nicole Sels
Rossana Campo
Éternellement dans la dèche, victime d’un sort qui la voue depuis l’enfance à s’éprendre de garçons plus ou moins déjantés, avec le Zodiaque pour seul guide, la narratrice se débat dans un monde où l’amant se fait évasif, l’employeur improbable, et la copine seul compagnon de route. Toujours en quête d’affection et d’un repas gratuit, elle accepte les petits boulots les plus extravagants. Seule consolation, la tchatche avec ses copains philosophes ou son amie de cœur Giovanna qui n’arrête pas de lui raconter ses nuits d’amour en long et en large sans lui faire grâce d’aucun détail. Dans la pure tradition des traités de...
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Éternellement dans la dèche, victime d’un sort qui la voue depuis l’enfance à s’éprendre de garçons plus ou moins déjantés, avec le Zodiaque pour seul guide, la narratrice se débat dans un monde où l’amant se fait évasif, l’employeur improbable, et la copine seul compagnon de route. Toujours en quête d’affection et d’un repas gratuit, elle accepte les petits boulots les plus extravagants. Seule consolation, la tchatche avec ses copains philosophes ou son amie de cœur Giovanna qui n’arrête pas de lui raconter ses nuits d’amour en long et en large sans lui faire grâce d’aucun détail. Dans la pure tradition des traités de courtoisie de la Renaissance, elle nous livre ses réflexions sous forme de dialogues champêtres et ses techniques imparables pour chasser la mélancolie. Elle tire la leçon très morale de ses déconfitures amoureuses tandis que défilent ses partenaires : guitariste de patronage, commis boulanger, gynéco grand coureur de filles, psychologue fils à sa mère, archéologue déprimé. Jusqu’au jour où entre en scène l’Infâme par excellence : « la cinquantaine, cheveux poivre et sel, la panse généreuse ». Car Vénus en Scorpion avait le Soleil en Balance.
Un nouveau savoir-survivre à l’usage des filles de toujours.
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La presse
Là où l’écriture court comme un dialogue des rues, comme une conversation entre bonnes copines, se cache une maîtrise parfaite de cette musique de la langue, manière Prévert ou Queneau. De temps à autres, Rossana Campo nous adresse un clin d’œil ; elle glisse une vieille tournure des troubadours du temps jadis, qui eux aussi composaient en langue dite vulgaire des poèmes plus savants qu’il n’y paraissait… Et comme on rit au dragues en tout genre de ces filles plus romantiques qu’il n’y paraît ! Pas l’ombre d’une amertume, d’une méchanceté, d’une rancœur. Ici tout est fantaisie, art de vivre au crochet d’autrui, dans les bras de celui qu’on aime un temps ou longtemps. Tout va vite, vite comme dans les comédies italiennes signées Dino Risi. Le bonheur comme la littérature, se nourrit de mensonges. Rossana Campo est une sacrée menteuse. À suivre à la trace !
Télérama, 20 mai 1995