— Paul Otchakovsky-Laurens

Enigma

Claude Ollier

Celui qui évolue sur Iota a perdu la mémoire : un choc inexplicable a effacé le souvenir de ses aventures antérieures. Pour soigner les astronautes atteints de tels troubles, des techniques nouvelles sont expérimentées sur la planète : ordinatrice inductive, cadastration d’étoiles, transfert mimétique, requérant de piétinants efforts et un acharnement quotidien. Mais peu à peu les voiles se lèvent et le patient identifie celui qui l’a plongé dans la terreur et l’oubli.

Envoyé en convalescence sur Terre à Ezzala, grande ville du « Soudan », le héros libéré s’y livre à la flânerie,...

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La presse

[...] Certes, ce roman, le sixième du cycle « Le jeu d’enfant », qui en comprend huit en tout, réévalué aujourd’hui, se ressent bien un peu des partis ultra-théoriques qui faisaient de Claude Ollier, en ce temps lointain, un des adeptes les plus intransigeants d’une conception normative de l’écriture, illustrée notamment dans cette formule du romancier lui-même, lors de son intervention au Colloque de Cérisy de 1971 : «  J’entends par FICTION un SYSTEME NARRATIF PROVISOIREMENT CLOS, dans lequel LA NARRATION FAIT ELLE-MÊME INTRIGUE et DISPOSE LE SENS. » L’emploi de majuscules qui surligne la dureté de l’intention, le ton dogmatique, cette politique d’intimidation qui fit tant hélas ! pour justifier les adversaires du mouvement dans leur refus, on en retrouve un peu les rigidités excessives dans Enigma, ce jeu avec la science-fiction (au plan thématique) et le cinéma (au plan de la mise en scène du récit). Ou plutôt l’effort exigé du lecteur pour déplier l’énigme de cette exploration (qui semble n’aboutir à rien) d’une planète sans accident notable de surface par un groupe de pionniers coincés dans le protocole répétitif de leur tâche, sans être insurmontable, semblerait gratuit, si l’on n’entrevoyait déjà, dans ce livre d’autrefois, les obsessions majeures qui se sont déployées depuis pour notre délectation, par exemple dans Feuilleton, et que Claude Ollier orchestre avec une ampleur et une maîtrise désormais totales dans Outback ou l’Arrière-monde. [...]


Maurice Mourier, La Quinzaine Littéraire, mai 1995

Et aussi

Claude Ollier est mort.

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