— Paul Otchakovsky-Laurens

Le grésil

Jacques Dupin

Âpre et retenue, mais rageuse, violente, tout entière dans l’intensité de ses fragments, la poésie de Jacques Dupin s’adosse à la précarité de l’homme et de sa langue pour fouiller la mort, la disparition, le corps souffrant et désirant, bien en amont de toute subjectivité particulière. Une écriture sous tension.
Ce nouveau livre poursuit et mène plus loin encore la mise à nu de l’écriture et la mise à l’épreuve du sujet qui sont au cœur de la démarche de l’auteur.

 

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La presse

Sans chercher une thématique particulière à ce recueil, on y lit le silence agir par la mort comme dans la cage (le mot revient dans presque tous les poèmes de la seconde partie, « Nacelle ») et l’étouffement incite le poète, la voix, à réclamer de l’air. Entre ces deux extrêmes du souffle et de la mort ou de la mise au tombeau se tisse une poétique de la raréfaction qui tend, dans certains textes à l’amenuisement et à l’extrême fragmentation (« Impromptu »). Aussi fine que cette précipitation que l’on nomme grésil, aussi blanche et refusant la métaphore qui n’appelle pas les choses par leur nom, cette parole tombe lentement – un peu douloureusement même – en soi.


La Quinzaine littéraire, 1er juin 1996