Ce volume ne se veut pas l’édition de l’œuvre poétique complète d’Antoine Vitez. Il rassemble essentiellement les poèmes inventoriés par leur auteur. N’apparaissent donc pas dans ce livre les poèmes offerts aux amis dont un double n’aurait pas été conservé par l’auteur, de même que ceux notés dans les carnets et les journaux intimes.
Ce volume débute par la réédition des deux livres de poèmes publiés, respectivement, en 1976 et 1981 : La Tragédie c’est l’histoire des larmes et L’Essai de solitude. Antoine Vitez se voulait poète, malgré la grande modestie de sa...
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Ce volume ne se veut pas l’édition de l’œuvre poétique complète d’Antoine Vitez. Il rassemble essentiellement les poèmes inventoriés par leur auteur. N’apparaissent donc pas dans ce livre les poèmes offerts aux amis dont un double n’aurait pas été conservé par l’auteur, de même que ceux notés dans les carnets et les journaux intimes.
Ce volume débute par la réédition des deux livres de poèmes publiés, respectivement, en 1976 et 1981 : La Tragédie c’est l’histoire des larmes et L’Essai de solitude. Antoine Vitez se voulait poète, malgré la grande modestie de sa démarche littéraire. Il publiait régulièrement ses textes dans des revues. La redécouverte des deux recueils permettra au lecteur de mesurer l’ambition de son art poétique. Viennent ensuite les autres poèmes, la plupart inédits, restitués chronologiquement.
Dans les archives du fonds Antoine Vitez se trouve une section intitulée « La Mémoire générale », reflet du projet de grand livre qui accompagna Antoine Vitez les vingt dernières années de sa vie. Ce livre aurait proposé une édition des poèmes dans laquelle chaque texte aurait généré un commentaire, élucidation du poème précédent et poème lui-même. Nous intégrons ces textes, qui demeurent à l’état d’esquisses, dans le regroupement chronologique, sans volonté de reconstitution de l’œuvre rêvée par son auteur.
« Un frappement léger à la porte, et derrière, aussitôt, le bruit. Aussitôt (elle ne dormait pas). Le bruit de quelqu’un (la femme) qui relève et descend l’escalier. Les marches. Elle ouvre. Elle est toute chaude, comme un oiseau. Chaude comme un oiseau. Ce qui précède n’est écrit que pour cela, écrire : chaude comme un oiseau. Elle dit : “Tu es fou.” Il dit : “Je peux venir ?” Elle dit : “Oui”. Il se déshabille, et dans le lit toucher son corps chaud comme un oiseau, c’est comme s’avancer dans la mer chaude, une liberté, un enfin soudain, enfin, les membres s’assouplissent, tout à fait comme dans la mer. Ce n’est pas entrer dans elle, encore, tu comprends c’est comme nager ou bien se laisser faire par les vagues ; entrer est un peu plus tard, et volontaire, c’est un effort, ou bien (comment était-ce), non, pas un effort, un engloutissement mais quand même enfin soi aigu qui s’enfonce. Non, je dis avant, le temps d’avant, quand il la trouve dans son lit, chaude comme un oiseau. »
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Ce n’est pas un livre de poèmes au sens habituel. C’est le livre d’accompagnement d’un homme de théâtre acharné à nouer, déchiffrer des rythmes : de la ponctuation, du corps, de la respiration.
Lire, octobre 1997