— Paul Otchakovsky-Laurens

Dans ma chambre

Guillaume Dustan

Francis Bacon disait : « Je veux simplement peindre un personnage dans sa chambre. Ce qui m’intéresse davantage c’est saisir dans l’apparence des êtres la mort qui travaille en eux. »

La chambre ici, est d’abord celle du narrateur, où tout généralement se résout en étreintes répétées, violentes ou non, heureuses ou pas, nulles, tragiques, qu’importe. C’est aussi le milieu homosexuel, la vie dans le ghetto à suivre les nuits et les petits matins d’un jeune parisien à la recherche désespérée de « la baise du siècle ». De fait le tout est strictement sexuel et d’une violence...

Voir tout le résumé du livre ↓

Consulter les premières pages de l'ouvrage Dans ma chambre

Feuilleter ce livre en ligne

 

Traductions

Croatie : Domino | Espagne : Reservoir Books | Italie : Lit Edizioni | Royaume-Uni : Serpent’s Tail | Russie : Glagol

La presse

In bed with Dustan



Ca pulse, ça vibre, ça gicle. Ca vit. A cent à l’heure, parce qu’il y a urgence. Le compte à rebours est lancé ; la mort, plus proche à chaque coup de rein. Quand il envoie le manuscrit de son premier livre, "Dans ma chambre", à l’éditeur Paul Otchakovsky-Laurens, Guillaume Dustan (photo, en 2002), énarque et haut fonctionnaire, vit à Tahiti où il s’est installé après avoir appris sa séropositivité. On est en 1996? Il meurt neuf ans plus tard, à l’aube de ses 40 ans. Entre-temps, Dustan, né William Baranès, a écrit plusieurs livres, obtenu le prix de Flore en 1999 pour "Nicolas Pages" et fait scandale en prônant le sexe sans capote, emperruqué sur les plateaux télé. Plus de vingt ans après sa parution, "Dans ma chambre" - "autobiographie érotique sur fond de grégorien-rap, parce que, quand j’écris, j’écoute Depeche Mode" - frappe toujours par sa radicalité, noire et vitale. Dustan raconte Guillaume, ses amants, le sexe, la drogue, la danse. Il y a le corps qui jouit et le corps qui trahit, malade. Minimalisme cru, prosaïsme ravageur, l’écriture frontale, va à l’essentiel. Pas de temps à perdre. Il est déjà trop tard.



Elisabeth Philippe, L’Obs, février 2019.