— Paul Otchakovsky-Laurens

L’ Amour mendiant

Richard Millet

Carnet de croquis, journal, méditation ? Peu importe, car tout ce qui se lit dans ce texte s’entend musicalement et ces notes sur le désir sont aussi bien de musique. D’ailleurs une allusion à Mozart annonce d’emblée l’air du catalogue qui pourrait suivre. Mais il ne s’agit pas de cela : anonymes ou nommées, si tant de femmes ici traversent le champ magnétique du désir c’est qu’un geste, l’intonation d’une voix, un seul regard suffisent parfois à l’embrasement. Et si la dimension érotique de ce livre, son extrême sensualité sont évidentes, il est aussi une réflexion toujours relancée au gré des émotions et des...

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La presse

L’Amour mendiant est dans la veine d’un autre livre de Richard Millet, Le Chant des adolescentes, où il nous livrait un éblouissant vitrail de jeunes filles. S’y ajoute ici ce retour sur soi, cette traque du désir, de son visage, de sa pureté, de son ascèse et de sa frénésie. Quelques aphorismes de grande tradition, certes, mais un sens magnifiquement individuel du visible et de l’incarnation.


Le Figaro, 7 novembre 1996


L’Amour mendiant est un ensemble de notes sur le désir, un livre sous tension qu’enflamment sens érotique de la réalité et intelligence lucidement désespérée. Pas de mièvrerie donc, ni de sentimentalisme. Évacues par le vaporeux et les demi-teintes. Sous le règne de son exigence appropriante c’est la violence du désir qui fait ici loi, l’énergie de sa brûlure et l’absolu de ses réquisitions. […] Sous la perception disloquante du regard, il palpite à chaque page, le désir, mêlant le don d’émerveillement à la tyrannie, conjuguant son « monothéisme incendiaire » à « l’effraction d’autrui en nous ». Car comment parler du désir, de son emprise sur nous, sinon en s’exposant, en jetant bas les masques, en se dévoilant totalement.


Le Mensuel littéraire et poétique, n° 245