— Paul Otchakovsky-Laurens

La Guerre de Transylvanie

Journal 1991

Renaud Camus

Comme à l’accoutumée, ce nouveau tome du journal de Renaud Camus nous fait partager de nouveaux émois, de nouvelles colères, d’autres lumières et d’autres visages, des corps et des gestes, des musiques et des silences. D’autres, les mêmes pourtant, sans cesse changés et repris. Circule ici, comme toujours et comme jamais cette « avidité d’être qui fait les heures toujours trop courtes, les jours trop rapides, les semaines trop peu nombreuses, le monde trop vaste pour la curiosité que j’ai de lui. […] C’est une course avec la mort, et elle la gagnera fatalement. Mais c’est une course qui l’oblige à courir un peu, elle aussi, au lieu...

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La presse

L’ultime secret du Journal se cache dans sa raison d’être; faire exister Renaud Camus l’écrivain en dépit de l’anonyme qui lui prête la fiction de ses obsessions et de ses rêves. Renaud Camus se recrée grâce à son journal au point d’annuler son enfance, son adolescence, son père et même sa mère qui «interprète» un rôle. Pudeur d’un homme impudique qui nous dit tout des fantasmes qu’il a choisis mais qui occulte sa préhistoire, se faisant naître autre selon un idéal égocentrique somptueux qui donne à son Journal l’ampleur et la vérité d’un magnifique roman.


Hugo Marsan, Le Monde, 24 janvier 1997




L’auteur reste habité par la même rage de noter tout ce qui fait son quotidien : l’art, la littérature, les voyages. Il n’omet rien de ses déboires pécuniaires ni de ses aventures masculines. En effet, Renaud Camus n’a que mépris pour ces petits secrets insignifiants que sont pour lui la sexualité et l’état de son compte en banque. « Le mystère des êtres n’est pas là », dit-il. le mystère réside plutôt dans cette part d’indicible, cette chose insaisissable qui réside à la « mise en mots » et qu’indéfiniment la littérature tente de réduire. Ce qui en rend l’entreprise passionnante et impossible.



Claire Juillard, Le Nouvel Observateur, 27 février 1997