L’ Amour des trois sœurs Piale
Richard Millet
Carnet de croquis, journal, méditation ? Peu importe, car tout ce qui se lit dans ce texte s’entend musicalement et ces notes sur le désir sont aussi bien de musique. D’ailleurs une allusion à Mozart annonce d’emblée l’air du catalogue qui pourrait suivre. Mais il ne s’agit pas de cela : anonymes ou nommées, si tant de femmes ici traversent le champ magnétique du désir c’est qu’un geste, l’intonation d’une voix, un seul regard suffisent parfois à l’embrasement. Et si la dimension érotique de ce livre, son extrême sensualité sont évidentes, il est aussi une réflexion toujours relancée au gré des émotions et...
Voir tout le résumé du livre ↓
Carnet de croquis, journal, méditation ? Peu importe, car tout ce qui se lit dans ce texte s’entend musicalement et ces notes sur le désir sont aussi bien de musique. D’ailleurs une allusion à Mozart annonce d’emblée l’air du catalogue qui pourrait suivre. Mais il ne s’agit pas de cela : anonymes ou nommées, si tant de femmes ici traversent le champ magnétique du désir c’est qu’un geste, l’intonation d’une voix, un seul regard suffisent parfois à l’embrasement. Et si la dimension érotique de ce livre, son extrême sensualité sont évidentes, il est aussi une réflexion toujours relancée au gré des émotions et des surprises de l’amour. Il est une recherche, la tentative d’élucider le mystère des corps et de leur étreinte. Il va, loin de tout discours, procédant par éclairs, par illuminations, fouiller au plus profond de cette obscurité du vivant qui aime.
« Je n’ai pas de discours sur le désir, l’amour, l’érotisme. Ce sont là des intensités qui menacent le discours tout en produisant abondamment, dans la fragilité comme dans le stéréotype. Je me propose nu, dans l’ambiguïté de l’ostentation et du dégoût de soi, dans la tendre lueur de la mémoire comme dans l’éclat de ce qui me jette vers les femmes. »
Réduire le résumé du livre ↑
Feuilleter ce livre en ligne
Traductions
Allemagne : Alexander Fest Verlag, Rowohlt | Etats-Unis : Northwestern University Press
La presse
Comme dans La Gloire des Pythre, Richard Millet use dans ce nouveau roman d’une langue oratoire, lente et riche, calculée et cependant vibrante, âpre dans les replis mêmes de ses fastes. Mais ici la subtile construction du récit, le déplacement constant d’une narration ample et polyphonique qui ne s’égare jamais, la manière d’insérer le passé dans un présent qui n’a rien d’artificiel, font de ce livre une réussite plus impressionnante encore…
Le Monde, 5 septembre 1997
Avec une maîtrise confondante, il emmêle le présent au passé, secoue la mémoire de son pays à coups de longues phrases hantées, de lentes imprécations. Mais loin de tout régionalisme, c’est de chacun d’entre nous que parle Millet, de la malédiction qu’il y a à exister. En cela, on peut dire que le plateau de Millevaches a trouvé son Faulkner.
Elle, 24 novembre 1997
Extrêmement dense, l’écriture de Richard Millet tisse une toile d’araignée autour des personnages, les enserre pour les capturer, presque les engluer. On apprend les secrets de famille. […] Le climat de fatalité qui règne dans ce récit s’installe, comme un poison distillé au fur et à mesure que le puzzle du passé est reconstitué et ses zones d’ombre éclaircies. La vie des uns et des autres s’entremêlent en un réseau de faits connus ou cachés, de sentiments avoués ou tus.
La Quinzaine Littéraire, du 1 au 15 octobre 1997