Sissy, c’est moi
Patrick Lapeyre
Depuis qu’elle est en âge de réfléchir, Sissy attend que quelqu’un lui dise comment on fait pour avoir l’âme légère quand on est lesté d’un corps deux fois trop large pour vous et que les gens, au cas où vous l’oublieriez, vous en font tous les jours la réflexion. Mais Sissy a encore d’autres questions à poser. Car, dans sa soif d’absolu, elle peut collectionner les chaises, entrer dans les ordres, escalader les sommets de la pureté, offrir son corps à la science, dispenser son amour à tous ceux qui en font la demande ; les circonstances, la malveillance et, sans doute, une secrète prédisposition à l’échec, la...
Voir tout le résumé du livre ↓
Depuis qu’elle est en âge de réfléchir, Sissy attend que quelqu’un lui dise comment on fait pour avoir l’âme légère quand on est lesté d’un corps deux fois trop large pour vous et que les gens, au cas où vous l’oublieriez, vous en font tous les jours la réflexion. Mais Sissy a encore d’autres questions à poser. Car, dans sa soif d’absolu, elle peut collectionner les chaises, entrer dans les ordres, escalader les sommets de la pureté, offrir son corps à la science, dispenser son amour à tous ceux qui en font la demande ; les circonstances, la malveillance et, sans doute, une secrète prédisposition à l’échec, la ramènent régulièrement à son point de départ. Il n’est évidemment pas exclu que Sissy soit une allégorie, mais on ne sait toujours pas de quoi.
Le livre est divisé en 44 chapitres, 44 saynètes, 44 épisodes de la vie de Sissy, exercices spirituels où se mêlent indissociablement le trivial et le sublime. Sissy à la piscine, Sissy décide de fonder une famille et d’avoir de nombreux enfants, Sissy dans l’autobus, Sissy s’adonne avec conviction à l’onanisme, Sissy sur la voie de l’accomplissement, Sissy suit un régime, Sissy aux prises avec des idées inadéquates ou en route vers les sommets de la pureté, Sissy se fait poser un lapin, etc. C’est à dire, en fait, 44 tentatives de survie et de vie pendant le temps qui lui est imparti...
Réduire le résumé du livre ↑
Feuilleter ce livre en ligne
Traductions
Grèce : Empeira Ekdotiki | Pays Bas : Wereldbibliotheek | Taîwan : Crown
La presse
En Autriche, Sissy désigne une impératrice, en Angleterre, une « folle ». C’est ici le titre d’un capriccio littéraire, si gracieux qu’il s’envole vers la féerie, mais que sa maigreur place aux antipodes du pâle minimalisme psychologisant.
Le Point, le 14 février 1998
Pour son cinquième roman, Patrick Lapeyre réussit un exercice de pure littérature, donner corps […] à des mots, des phrases, des rytmes, des noms propres, leur donner du poids, un sens vital, des valeurs aussi franches que la pureté ou la solitude, l’amour ou l’innocence, sans passer par une véritable représentation d’une réalité plausible, vraissemblable, disons-le : romanesque.
Libération, le 29 janvier1998
Enfin un livre gai et enjoué, loufoque, et où le désespoir contenu est lui-même stimulant. D’où vient l’impression de jubilation que l’on éprouve ? De la joie, du plaisir d’écrire de Patrick Lapeyre, qui adopte une distance amusée, une ironie ingénue avec Sissy, cette « antihéroïne parfaite » qui n’est jamais tout à fait face à son destin. Cette exceptionnelle légèreté du livre vient aussi de l’aissance d’un style et de la souplesse avec laquelle il enchaîne les petits tableaux, les divers états de la vie de son héroïne. […] Il évoque bien mieux que tant de chroniques dites réalistes, la vie d’une femme de son temps qui s’arrange, tant bien que mal avec son corps, avec sa vie, les autres, le monde et les modèles de l’époque, en ayant pour toute arme son cœur souverain.
Le Monde, le 23 janvier 1998