Ce troisième livre de Guillaume Dustan est un journal intime revisité, retraité au point de se lire comme un roman. Il s’étend sur 14 ans et relate un certain nombre d’expériences limites vécues par l’auteur. Expériences sexuelles, mais aussi bien, presque, expériences spirituelles et quête d’identité. Il s’agit d’aller au bout de soi, le plus loin possible, voir ce qui s’y trouve. D’autant qu’à partir de sa contamination qui survient dans le cours du livre, le narrateur veut aussi faire de cette recherche une preuve de son existence. Beaucoup de pages sont insoutenables, d’une violence et d’une (auto-)cruauté difficilement...
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Ce troisième livre de Guillaume Dustan est un journal intime revisité, retraité au point de se lire comme un roman. Il s’étend sur 14 ans et relate un certain nombre d’expériences limites vécues par l’auteur. Expériences sexuelles, mais aussi bien, presque, expériences spirituelles et quête d’identité. Il s’agit d’aller au bout de soi, le plus loin possible, voir ce qui s’y trouve. D’autant qu’à partir de sa contamination qui survient dans le cours du livre, le narrateur veut aussi faire de cette recherche une preuve de son existence. Beaucoup de pages sont insoutenables, d’une violence et d’une (auto-)cruauté difficilement imaginables. Elles déstabilisent le lecteur non pas parce qu’elles feraient de lui un voyeur mais parce qu’elles mettent en cause et en jeu la notion même d’humanité.
« Entrez, Entrez, Bonnes Gens ! Bienvenue sur notre théâtre ! Considérez ceci, Bildungsroman, pièce, morceau, en trente-six épisodes, actes, strophes, stances, accompagnés d’un envoi, d’une épigraphe, d’un prologue, d’un épilogue, de remerciements, et d’un boniment, avec comme Sujets ou Caractères, entre autres, l’Amour !, l’Art de jouir moderne !, l’Aventure !, la Beauté !, la Concurrence !, le Corps !, le Couple !, le Crime !, le Désir !, le Don !, la Drague !, la Durée !, – pardonnez-moi, je reprends mon souffle... –, l’Echange !, l’Engagement !, l’Ennui !, les Fantasmes !, la Faute !, la Frustration !, l’Habitude !, l’Image du Moi !, et puis encore l’Injustice !, la Jouissance !, le Mal !, le Mensonge !, la Mort !, la Passion !, la Perte !, la Peur !, le Plaisir !, le Rêve !, le Risque !, la Séduction !, le Silence !, la Souffrance !, le Témoignage !, la Traîtrise !, la Transe !, la Vengeance ! Entrez, Entrez, Bonnes Gens ! N’ayez pas peur ! Retrouvez l’impatient Guillaume, le terrible Quentin, le doux Stéphane, le beau Marcelo et tous les autres Personnages ! Venez voir et visiter, guidés par notre ambitieux jeune premier, l’Effrayant, le Merveilleux, l’Incroyable Monde du Sss...» (Couinements d’apoplexie. Fin de la bande.)
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Russie : Glagol | Slovénie : Drustvo Skuc/Lambda
Guillaume se met en scène, chacun pour soi dans l’espoir du regard et du désir de l’autre comme preuves supplémentaires d’un miroir qui se fissure d’être trop souvent consulté. Mais qui est Guillaume ? Le narrateur, l’auteur homonyme qui l’invente ou – plus délicat à admettre – l’inconnu qui les précède tous deux, celui d’avant le pseudonyme, qui ne peut s’empêcher de se regarder écrire, qui a décidé un jour de jeter sa gourme, de devenir un auteur gay et d’entrer […] dans le cercle lumineux de la vie branchée ?
Le Monde, 10 juillet 1998