Les Gages
Rochelle Fack
S’il fallait résumer ce livre comme on résume un roman, on dirait qu’il raconte l’histoire d’une jeune femme pas très stable, pas très certaine, pas plus sûre d’elle-même que des autres, qui fait des coloriages, voudrait bien ne faire que ça, mais rencontre un garçon, se marie avec lui, est obsédée par l’image d’une enfant assassinée, voit son propre passé remonter à sa conscience, se prostitue et finit par tuer à son tour.
On est dans l’excès, celui que provoquent l’absence de repères et la culpabilité innommable qui en découle, car les coloriages et leurs traits naïfs, leurs couleurs ne suffisent pas...
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S’il fallait résumer ce livre comme on résume un roman, on dirait qu’il raconte l’histoire d’une jeune femme pas très stable, pas très certaine, pas plus sûre d’elle-même que des autres, qui fait des coloriages, voudrait bien ne faire que ça, mais rencontre un garçon, se marie avec lui, est obsédée par l’image d’une enfant assassinée, voit son propre passé remonter à sa conscience, se prostitue et finit par tuer à son tour.
On est dans l’excès, celui que provoquent l’absence de repères et la culpabilité innommable qui en découle, car les coloriages et leurs traits naïfs, leurs couleurs ne suffisent pas ni même les gages qu’on s’impose pour pallier, pour faire comme si.
Pages emportées, véhémentes, violentes, pleine de tournures et de phrases imprévisibles, rythmées, formellement excessives, d’une dureté parfois insoutenable, où la souffrance contemporaine se dévoile à tout moment, s’étale et se dérobe, sensible mais non élucidable.
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La presse
La femme, enfantée par Rochelle Fack, est un précipité de toutes les douleurs, de toutes les crises qu’un corps peut développer et supporter. La déconstruction de la personnalité, l’effritement de l’enveloppe charnelle empruntent les vingt-deux stations d’une passion frappée dès les premières phrases du sceau de la malédiction. La vie est un cancer, elle est également cet enfant que l’on expulse, l’enfant que l’on est et dont on réinvestit la peau à l’heure de disparaître. Le cri se matérialise sur la page, mots écrits en lettres majuscules, l’écriture halète, phrases sèches, sans afféterie. L’encre possède la couleur du sang et des sanies. Ce livre est violent, parfois insoutenable.
Regards, septembre 1998