Choses écrites
Essais de littérature et à peu près
Jean Louis Schefer
Musil, Rousseau, Edgar Poe, Calderon, Joseph de Maistre, Kenzaburo Oé, un spectacle de danse, le Saint-Sacrement, Suétone… Que font-ils ensemble ? Pas une histoire de la littérature. Des choses écrites. Quel est ce mélange de bibliothèques ? Ce n’est pas celui d’idées, de poétiques, ou d’argumentations. Le résultat de ces jeux avec le temps et avec la vérité nous donne non des héros, des psychologies, des témoignages du temps mais ouvre des univers sans preuve.
La littérature (roman, théâtre, poème) a construit des univers inhabitables ; elle a dû créer un monstre singulier comme leur destinataire ou leur...
Voir tout le résumé du livre ↓
Musil, Rousseau, Edgar Poe, Calderon, Joseph de Maistre, Kenzaburo Oé, un spectacle de danse, le Saint-Sacrement, Suétone… Que font-ils ensemble ? Pas une histoire de la littérature. Des choses écrites. Quel est ce mélange de bibliothèques ? Ce n’est pas celui d’idées, de poétiques, ou d’argumentations. Le résultat de ces jeux avec le temps et avec la vérité nous donne non des héros, des psychologies, des témoignages du temps mais ouvre des univers sans preuve.
La littérature (roman, théâtre, poème) a construit des univers inhabitables ; elle a dû créer un monstre singulier comme leur destinataire ou leur expérimentateur : le lecteur.
Peut-on autrement répondre à la question « Qu’est-ce que la littérature ? » dans sa version la plus brutale : « A quoi ça sert ? »
Un temps sans contrôle, sans échéance, sans vérification réelle a donné naissance à des personnages, à des constructions d’univers. Sont-ils nos doubles errant dans toute l’histoire ? Ils sont notre langage agissant par figures et par actions, hors d’atteinte de la loi : leurs mondes sont inachevés.
Souffrance de Sigismond, un pas de danse, origine du langage chez Rousseau, fiction d’un corps médical, plaintes de Bérénice : ces mondes sont habités par un seul passager : le lecteur.
Réduire le résumé du livre ↑
Feuilleter ce livre en ligne
La presse
L’incroyable pouvoir de la prose de Jean Louis Schefer vient de là que le repli sur soi, tout comme leregard médié sur les objets culturels, reposent sur la pensée de l’homme et de sa condition : la mélancolie n’y est pas une vaine exaspération des fantômes propres mais la mélancolie collective de notre séparation. Son écriture d’occasion pour dire l’existence d’occasion peut ainsi être renvoyée à ce qu’il dit de Suétone, dans Choses écrites, lorsqu’il parle de « cette écoute paradoxale d’objets toujours évanouis dans leur passé ou leur avenir. Comme s’il était lui-même une espèce de corps étiré entre ces deux réels du temps. Du temps qui écrit.
La Quinzaine Littéraire, janvier 1999