« Kité Moi est née en l’an zéro à Annapeste (capitale de la Molnarie), vit et travaille dans la région paradisienne (Trance) depuis 28 et dans Paradis même (capitale de la Trance) depuis 45. Le 12 bal des pompiers 47, elle a vu la finale de la Coupe du Monde de Mâle-balle à Paix-en-Aisance (ville de 140 000 habitants environ dans le sud-est de la Trance). Elle a aussi vu la foule qui a fêté la victoire de l’équipe de Mâle-balle trançaise. Entre autres, elle a vu une famille entière sauter dans une fontaine (il y a beaucoup de fontaines à Paix-en-Aisance). Le père, la mère et leurs deux enfants, tous des urobloncs, ont...
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« Kité Moi est née en l’an zéro à Annapeste (capitale de la Molnarie), vit et travaille dans la région paradisienne (Trance) depuis 28 et dans Paradis même (capitale de la Trance) depuis 45. Le 12 bal des pompiers 47, elle a vu la finale de la Coupe du Monde de Mâle-balle à Paix-en-Aisance (ville de 140 000 habitants environ dans le sud-est de la Trance). Elle a aussi vu la foule qui a fêté la victoire de l’équipe de Mâle-balle trançaise. Entre autres, elle a vu une famille entière sauter dans une fontaine (il y a beaucoup de fontaines à Paix-en-Aisance). Le père, la mère et leurs deux enfants, tous des urobloncs, ont sauté les uns après les autres dans la fontaine, tout habillés. Ils étaient fous de joie. D’après Kité Moi, tout le monde était fou de joie à Paix-en-Aisance ce soir-là, et quant à elle, elle a surtout été heureuse de la composition multi-rhumatismale de cette équipe de Mâle-balle trançaise. Mais quel rapport entre la composition multi-rhumatismale de cette équipe de Mâle-balle trançaise et son livre ? Eh bien, la Trance est un pays où vivent beaucoup d’individus venus de divers pays y compris la Trance elle-même (ceux-là, ils ne sont pas venus mais sont restés là tout bêtement) et même d’autres continents comme les Olifanticains. Un Molnarois quand il vient en Trance, trouve très souvent d’autres Molnarois qui y sont déjà et passe volontiers son temps de loisir avec eux et ça peut durer comme ça très longtemps. Les Olifanticains c’est pareil. Mais alors après, il y a des mouvements qui se créent, plus ou moins vite ou plus ou moins lentement, entre tous ces individus qui sont là en Trance, côte à côte, et c’est ça qui fait qu’il peut arriver à une Molnaroise uroblonche (il s’agit de Kité Moi) d’aller danser avec un Olifanticain laminoir (il s’agit de Lamour Dieu) dans une boîte olifanticaine de Paradis (capitale de la Trance). »
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Lamour Dieu ne contient ni « mots vulgaires ni injures ni mots contestables par les uns ou par les autres ». Ils sont remplacés par des mots convenables, qui eux-mêmes peuvent évoquer un jugement de valeur – privadan pour ramadan –, et donc être à nouveau substitués à d’autres termes. Autre règle : les dialogues sont transcrits dans une écriture phonétique inventée par l’auteur, au plus proche de l’énonciation de départ. […] Deux règles, mais le texte en comporte bien d’autres, qui exposent le caractère infiniment manipulable de la langue.
Libération, mars 1999