— Paul Otchakovsky-Laurens

Etc.

Abécédaire

Renaud Camus

Etc. Abécédaire d’une « œuvre » en grande partie imaginaire, fantasmée, dérobée, d’un désir d’œuvre, plutôt. Carte infiniment extensible, en son principe, et qui pourrait finir, n’y prendrait-on garde, augmenterait-on l’échelle, par devenir si vaste qu’elle recouvrirait entièrement le pays dont elle se prétend la carte – jusqu’à pouvoir se substituer à lui, qui sait (plus précise, même, en de certaines parties, que cette contrée élusive inachevée).

 

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La presse

Etc. est une manière de sommaire ou d’ouverture idéale pour trouver des portes d’entrée dans l’œuvre de l’écrivain qui ressemble à son château : « Comme ce ne sont alentour que buttes et collines, chaque éminence, avec ce qu’elle porte, offre au promeneur autant d’images diverses qu’il lui plaît de faire de promenades. » Chaque article de cet abécédaire, pour reprendre un mot cher à l’auteur, est un passage possible. On y découvrira ses motifs préférés, au sens musical du terme, ses codes secrets, ses conceptions (jamais dogmatiques, toujours en mouvement) du sexe, de l’art, de la politique, ses obsessions poétiques (les chemins, l’absence, les fenêtres), des citations de ses autres livres, et notamment de l’étonnant P.A., où, à force de renvois, de rappels, de parenthèses, de notes en bas de page, plusieurs pages finissent par se côtoyer sur la même page dans un réseau somptueux qui rendait ainsi dans une éblouissante virtuosité technique cette idée que l’être se construit par strates, par couches successives, qu’une vie n’est pas une ligne mais plutôt une spirale qui, en tournant sur elle-même, ne cesse de s’élever.


Revue des deux mondes, avril 1999