Sommeil du Greco
Jean Louis Schefer
– Sommeil du Greco est-ce le titre d’un essai ou d’un roman ?
– C’est un livre dont l’objet constant, avec des différences de distances qui le règlent, est le Greco ; quelques-uns de ses tableaux, la Vue de Tolède, Saint Jean Baptiste, Madeleine, Saint Sébastien (le faire, le voir, la manière, la contamination de style entre le peintre et l’écrivain), le Laocoon, et surtout, L’Enterrement du comte d’Orgaz.
– Mais tu y parles de toi-même ! Pourquoi infester cette peinture de ta biographie ?
– J’y parle, je crois, uniquement du Greco. De moi, si l’on veut et si peu qu’il a...
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– Sommeil du Greco est-ce le titre d’un essai ou d’un roman ?
– C’est un livre dont l’objet constant, avec des différences de distances qui le règlent, est le Greco ; quelques-uns de ses tableaux, la Vue de Tolède, Saint Jean Baptiste, Madeleine, Saint Sébastien (le faire, le voir, la manière, la contamination de style entre le peintre et l’écrivain), le Laocoon, et surtout, L’Enterrement du comte d’Orgaz.
– Mais tu y parles de toi-même ! Pourquoi infester cette peinture de ta biographie ?
– J’y parle, je crois, uniquement du Greco. De moi, si l’on veut et si peu qu’il a été nécessaire. C’est que les raisons qui m’ont fait regarder cette peinture ne sont pas d’abord esthétiques, elles sont biographiques ; elles sont donc, au moins, dans ces apparentements de substances qui nous font reconnaître des figures.
– D’où vient ce regard ?
– En partie d’un fond biographique, à travers ce roman écrit par d’autres figures ; un entêtement à en saisir la vie. L’aspect le plus expérimental de ce livre est la question de la lumière : celle des sujets de peinture, de la matière (comment cette peinture montre-t-elle la lumière ?)
– L’objet du livre ?
– Nous passons de la matière de la lumière au sujet de la peinture.
– Comment ?
– Nous sommes l’un et l’autre.
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Traductions
Japon : Gendai Shicho Shinsha
La presse
« On ne regarde les tableaux que parce qu’ils explorent quelque chose en nous », écrit Jean Louis Schefer, et donc c’est ce « quelque chose » à bien des égards obscur que tente de cerner l’écriture du Sommeil du Greco. […]
Ce qu’interroge donc aussi l’écriture, sans le thématiser, ce sont indémêlablement les bonnes et les moins bonnes raisons (qui sont souvent les plus durables) que nous avons d’aimer la peinture, et cette peinture-là plutôt que toute autre.
Mensuel littéraire et poétique, avril 1999