— Paul Otchakovsky-Laurens

Acné Festival

Iegor Gran

« Art est puissance » qu’elle disait la diablesse, « art est magie », et moi j’ouvrais les oreilles en tunnel, j’avalais. Pourtant mon métier de galeriste aurait dû m’immuniser, depuis quarante ans que j’en vendais de l’art, des discours j’avais soupé. L’amour m’a mis les œillères, tout transi je me sentais devant ses charmes bien cuits, amoureux luisant, et même mon âge putride de soixante ne parvenait pas à me dessoûler.

Faut dire que je vivais une deuxième puberté, ma jeunesse revenait n’en déplaise à mes enfants, à l’approche de la maison de retraite mon corps avait des...

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Traductions

Danemark : Tiderne skifter | Espagne : Lengua de Trapo | Grèce : Astati

La presse

Lui, c’est Guiness. Il a une galerie d’art. Il vit avec, ou plutôt chez, ses enfants. Les deux autres sont Milk-Shake et Zippo. Ils ont tous trois soixante ans et une même obsession : se tremper la nouille. Du coup, elle, c’est Chanel. Cinquante-neuf balais, liftée, classieuse. Puis, un jour, Guiness découvre trois boutons d’acné sur sa joue. Comment assumer ce bourgeonnement anachronique ? Facile : « Je porte sur ma figure une œuvre d’art. » La mécanique délirante est enclenchée, comme dans le premier roman de Iegor Gran, Ipso facto : Guiness va exposer son acné en guise de tableaux. Le savoureux de l’histoire est une fois encore dans les mots, parce que ces vieux cochons pataugent dans des dialogues à la parlure étonnante, entre Audiard et Ophélie Winter, et qui en fait des vieux pour rire, les tortues Ninja au pays de Céline […].


Libération, le 25 mars 1999