— Paul Otchakovsky-Laurens

Attente en automne

suivi de Maria et de Turbulences

Charles Juliet

L’amour s’empare d’un homme, mais la femme qui le hante est trop jeune, ou elle regarde ailleurs, ou elle a conscience que la distance qui les sépare ne pourra être abolie. Renvoyé à lui-même, à une solitude accrue, cet homme vit une crise qui l’ébranle en profondeur. Il renonce, ou à l’inverse, il se bat, s’ingénie à vaincre les résistances. Un jour, l’imprévu survient, à moins que le temps ait modifié la situation et rendu possible ce qui ne l’était pas. Alors cet amour qui lancinait, érodait, déchirait, soudain il délivre, pacifie, ouvre largement les portes sur une vie qui s’éclaire, va multiplier...

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Traductions

Corée : Hyundae Munhak Publishing Co.

La presse

Il y a, dans ce livre à la prose grégorienne, une naïveté qui touche parce qu’elle n’est pas feinte ; une âpreté qui étonne, parce qu’elle est rare ; une souffrance qui émeut, parce qu’elle est sans cesse combattue. On a compris qu’il n’y a pas de place, ici, pour les cyniques, les frimeurs, les lovelaces. Une telle négligence déçoit l’époque et fait rire la mode. Dans Attente en automne, on observe en effet les êtres et le monde avec ce « regard d’enfant » que voudrait tant garder le narrateur de la première nouvelle.


Le Nouvel Observateur, 22 juillet 1999



Aujourd’hui, Charles Juliet a dépassé le stade des bribes ou des notes, et il aborde le genre nouveau pour lui de la nouvelle avec Attente en Automne - sa saison mentale, semble-t-il. S’il a longtemps privilégié le fragment et reculé devant la fiction, c’est sans doute qu’il était mû par le souci de se tenir au plus près d’une vérité fondée sur l’expérience personnelle, et exprimée au moyen de mots justes et simples : au vrai, il ne s’en éloigne guère dans les trois histoires d’amour de ce recueil, toutes racontées à la première personne. Sauf peut-être dans la troisième, « Turbulences », dont le narrateur est un chef d’entreprise, qui fait une rencontre décisive lors d’une randonnée au Hoggar...


Les deux autres, où il est question de peinture et d’écriture, ont des accents plus personnels, la première surtout : « Attente en automne » a pour narrateur un double de l’auteur, qui cherche à vivre en meilleure intelligence avec lui-même, éprouve le besoin d’écrire mais doute de ses capacités, et décide de faire retraite quelques mois dans un hameau proche de Rodez pour « ne rien brusquer, laisser couler le temps ». Son enfance de petit paysan l’aide à se lier avec les fermiers Baud, ses voisins, et à donner un coup de main à leur fille Martine lorsque le père se casse une jambe. Au fil des semaines, son amour pour elle naît en même temps que se confirme sa vocation d’écrire, jusqu’au happy end à peine esquissé - comme dans les deux autres nouvelles : car c’est la rencontre, avec tout l’espoir dont elle est porteuse, qui importe chez Juliet.


Isabelle Martin, Le Temps, 1999

Et aussi

Charles Juliet Grand Prix de Littérature de l'Académie Française 2017

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