Berg et Beck
Robert Bober
Berg a vingt ans. Beck en a onze. Un jour pourtant ils avaient le même âge. Ils habitaient la même rue, allaient dans la même école. Le matin du 8 juin 1942, ils se sont attendus pour y arriver ensemble. Une étoile jaune était cousue sur le côté gauche de leur poitrine. Quelques semaines plus tard, Beck fut arrêté avec ses parents.
Parce qu’on ne parla plus de lui, Beck ne manqua à personne. Et on oublia sa voix et son visage.
en 1952, Berg devient éducateur dans une maison d’enfants de déportés « avec la tâche insurmontable de leur apporter une consolation » et où pourtant parce qu’il y a le jazz et les Marx...
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Berg a vingt ans. Beck en a onze. Un jour pourtant ils avaient le même âge. Ils habitaient la même rue, allaient dans la même école. Le matin du 8 juin 1942, ils se sont attendus pour y arriver ensemble. Une étoile jaune était cousue sur le côté gauche de leur poitrine. Quelques semaines plus tard, Beck fut arrêté avec ses parents.
Parce qu’on ne parla plus de lui, Beck ne manqua à personne. Et on oublia sa voix et son visage.
en 1952, Berg devient éducateur dans une maison d’enfants de déportés « avec la tâche insurmontable de leur apporter une consolation » et où pourtant parce qu’il y a le jazz et les Marx Brothers, la bicyclette et les cerfs-volants, il y aura aussi des instants de joie, des moments de vie volés. Et c’est dans ce lieu que Berg retraverse toutes ces années qui l’ont séparé de Beck. De Beck trop tôt, trop vite en allé. Il lui écrit alors des lettres qui, bien sûr, ne sont pas faites pour être lues, mais pour « garder intacts nos onze ans puisque c’est l’âge que tu as gardé » et « que ce n’est pas parce que tu ne répondras pas que l’histoire va devoir se passer de toi ».
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Traductions
Allemagne : Antje Kunstmann | Israël : Kinneret Publishing House
La presse
Il faut une belle part d’exigence et de délicatesse pour restituer au souvenir sa densité de vie sans céder à la tentation de l’enjolivement, pour que les mots et l’émotion coïncident sans débordement rhétorique ou sentimental. Plus encore quand la mort et l’absence sont de la partie, qu’elles constituent en quelque sorte la colonne vertébrale du récit, les éléments fondateurs avec lesquels chaque figure évoquée a dû construire son destin. […]
Pourquoi un roman, et non un document ? Parce qu’une fois engrangée la précision des faits et des circonstances, « il est plus important d’être juste que d’être vrai ». Parce que la fiction recèle une puissance d’évocation supérieure à la mise à plat documentaire […], parce qu’elle permet d’individualiser des vérités collectives et qu’elle sollicite de façon plus aiguë l’imagination et la réflexion de ceux auxquels elle s’adresse, parce qu’elle peut être l’argument de la pudeur et simultanément celui d’une totale exposition.
Le Monde, 8 octobre 1999