— Paul Otchakovsky-Laurens

Ex machina

Hugues de Chanay

Il pourrait bien s’agir d’un androïde qui se serait émancipé de ses entraves techniques et tenterait d’échapper à tous ceux qui veulent sa perte : nous lirions le récit mouvementé de sa fuite, ses tentatives pour retrouver son âme sœur et la manière impeccable, cruelle et précise, dont il semble franchir tous les pièges dont sa route est semée. Dans ces conditions, il pourrait donc s’agir d’un roman de science-fiction… Mais alors une science-fiction des profondeurs, comme on dit de la psychologie, une science-fiction tout entière montée et jouée dans le corps souffrant d’un pauvre humain qui endure le martyre de l’enfermement...

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Hugues de Chanay

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La presse

Menant le trouble jusqu’à son paroxysme, Hugues de Chanay emploie une foultitude de mots liés à la technologie mêlés à un vocabulaire de la chair, du désir, de l’organique. Il conjugue des verbes techniques fantaisistes (reventouser, surconsommer), fait se télescoper des composants électroniques et une expression romanesque plus classique. Il raconte l’amour, la mort, la cruauté, nous laissant dans le doute quant à l’imaginaire que nous habitons tout au long de ce livre : zones interstellaires ou cerveau malade et pervers. Entre la science-fiction outrée et la folie insupportable, il ne nous oblige pas à choisir, mais nous mène diaboliquement au terme de son premier roman.


Actualité Rhônes-Alpes du livre, septembre 2000



(Deus) Ex machina donc, cette intervention du surnaturel, d’un tireur de ficelle extérieur, résume à merveille un livre qui ne ressemble à rien. Insaisissable. Comme son personnage dont on ne saura jamais qui il est, humain enfermé dans sa paranoïa ou androïde en fuite sur la Terre. Comme sa langue, follement inventive, libérée de toute gangue et charriant folie et logique absolue, oscillant entre poésie et technologie, jouant le jeu du roman d’anticipation comme celle de l’analyse clinique la plus intime.


Illico, 14 septembre 2000



Dans l’hallucinant dialogue intérieur que développe le narrateur, la constellation de ses perceptions de tueur traqué, nous basculons dans une très rare et très forte littérature de la Voix intérieure. Hugues de Chanay traverse le brasier de la paranoïa et du désir d’emprise. La présence des corps hypnotisera les lecteurs prêts à la suivre dans cette course. Ex machina traduit aussi notre modernité, moitié glaciale et moitié folle. Avec un style somptueux, abrupt, qui ne gâte rien. On pense à Sade et à Nathalie Sarraute.


Page des Libraires, novembre 2000