— Paul Otchakovsky-Laurens

Un lourd destin

Charles Juliet

La vie et l’œuvre du poète allemand Friedrich Hölderlin (1770-1843) sont devenues Outre-Rhin un véritable mythe.
Une mère au cœur sec que son fils vénérait et dont elle a décrété qu’il serait pasteur. De quatorze à vingt-trois ans, Friedrich dut donc se morfondre dans les séminaires protestants. Des années qui l’ont meurtri, brisé, lui ont fait perdre foi en la vie.
Hanté par le besoin d’écrire, il put éviter de porter l’habit noir et devint à quatre reprises précepteur dans des familles fortunées. Chaque fois ces expériences se soldèrent par un échec.
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La presse

Un lourd destin. Une évocation de Friedrich Hölderlin.


Charles Juliet, dont on connaît les talents de diariste, de poète aussi bien que d’autobiographe, s’avance ici sur la scène théâtrale. Le motif en est la destinée entre toutes emblématique du poète allemand Friedrich Hölderlin. Trois de ses amis, sa soeur évoquent la mémoire de cet ange foudroyé : son désir d’écrire, l’amour pour Diotima et sa fin malheureuse, l’écroulement dans la fole, l’enfermement à l’intérieur de soi. De ce destin dont on imagine volontiers qu’il le touche, Charles Juliet a tiré les fils d’un dialogue croisé, sobre comme une conversation d’après enterrement. Il y a là l’esquisse d’un portrait, les lignes d’une biographie possible à laquelle on peut rêver et dont l’auteur se fait tout juste l’évocateur.


M. C., L’express, février 2001



Ils sont cinq personnages, unis sur une scène pour évoquer le « lourd destin » de Friedrich Hölderlin. La soeur, des condisciples, un ami d’Hölderlin. Et un poète d’aujourd’hui, qui vient ainsi à la rencontre des contemporains du Rimbaud germanique, pour en savoir plus sur sa tragique destinée. « Ce personnage, c’est un peu moi » reconnaît Charles Juliet [...]


Charles Juliet a découvert le travail d’Hölderlin à quarante ans. Longtemps après avoir vibré sur les oeuvres des grands maîtres, il s’en est trouvé un nouveau, qui lui ressemblait un peu. « Hölderlin a passé son enfance dans un séminaire, moi dans une école militaire. Pour écrire, il a renoncé à la condition de Pasteur, moi à la profession de médecin » explique l’auteur de L’année de l’éveil.


Reste que la vie du poète allemand, baptisé « le poète des poètes » par Heidegger, a pris un tournant tragique. Il a vécu près de quarante ans enfermé et malade. Il n’aura écrit que quelques années, jusqu’à l’âge de 38 ans. Et il est mort à 73 ans...


Orphelin de père, fils d’une mère qui ne l’aimait pas beaucoup, Hölderlin a montré très jeune des signes de psychoses. Il était en proie à d’inexplicables colères, très violentes, qui le tourmentaient beaucoup. Des années d’humiliations diverses au séminaire ont aggravé ces affections, tout comme son impossible amour pour l’épouse d’un banquier qui l’employait comme précepteur...


S’il n’a eu que quelques années pour produire une oeuvre, celle-ci est majeure, et continue de nourrir des générations d’amateurs de poésie [...]


T.M., Lyon Matin, janvier 2002

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