— Paul Otchakovsky-Laurens

La Clôture

Prix Jean Freustié 2002

Jean Rolin

La même année que Napoléon Bonaparte naît dans une bourgade de la Sarre un enfant roux dont le père, tonnelier, a servi dans les armées de Frédéric II. À la faveur des guerres de la Révolution et de l’Empire, l’enfant roux – au départ, une sorte d’Allemand – est appelé à devenir l’un des plus illustres maréchaux de France, avant de mourir fusillé à l’angle des jardins de l’Observatoire. Entre-temps, il aura été vainqueur à la Moskova et sur quantité d’autres champs de bataille, héroïque lors de la retraite de Russie, indécis ou calamiteux dans d’autres...

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Traductions

Mexique : Sexto Piso | Norvège : Aschehoug & Co

La presse

La Clôture est un livre remarquable, un acte littéraire fermement entrepris à l’encontre de la détresse, un geste créateur opposé à la disgrâce, au désarroi, à la tentation de l’abandon, de l’oubli.


Nathalie Crom, La Croix, 10 janvier 2002


La Clôture relève bel et bien d’un geste romanesque : faire coïncider histoires perso et grande Histoire dans ce qu’elles ont de commun – la chute, toujours. Mise au ban de la société, destin suicidaire, parti pris de clandestinité, mort, les « personnages » de La Clôture ne creusent pas seulement leur tombe mais aussi une brèche dans la réalité, et on sait bien que c’est dans ces fissures que peuvent se glisser toutes les fictions, que c’est là que le romanesque advient. […]

Mis à part quelques coups de griffe adressés aux institutions culturelles et aux intellectuels, qui ont déserté le terrain des luttes sociales, Rolin n’affiche ni humeur ni état d’âme et se fond dans ce morceau d’horreur urbaine sans se départir de son bien le plus précieux : un regard dénué de condescendance, d’apitoiement ou de poncifs qui rend la beauté fragile du livre possible.


Nelly Kapriélan, Les Inrockuptibles, 8 janvier 2002


Jean Rolin décrit sans s’indigner, mais non sans réfléchir. Il rend au limes de la ville le mystère que la jungle a perdu. […] Nous sommes en France en 2002. L’ombre du maréchal Ney plane sur cette prose mélancolique et noble. […] Avec ses rouflaquettes, sa silhouette de « trappeur qui viendrait de lutter au corps à corps avec un ours », on l’imagine bataillant sous le périphérique, dans cette rue de la Clôture qui est une des Berezina de notre temps.


Daniel Rondeau, L’Express, 3 janvier 2002


Quand Jean Rolin traque l’humanité, entre la Chapelle et Clignancourt, son trait est génial. Il dévoile sous son vrai jour l’aimable bordel humain. […]

Jean Rolin, avec La Clôture, corrige ce sentiment qu’on a, critique littéraire, de feuilleter trop de livres absents à notre époque. Lui, caché derrière sa déambulation, force le temps, le beau comme le mauvais, le temps de chien comme le temps de loup, les bouffées d’été comme les soirs de Samu. Plus tard, on appellera ça une époque… en rouvrant ce livre qui met en état d’hypnose.


Jacques-Pierre Amette, Le Point, 4 janvier 2002


La Clôture est un livre singulier aux tonalités diverses. Une traversée des mondes et des époques. Remarques ironiques, scènes émouvantes, silhouettes inoubliables. Jean Rolin évite tous les écueils. La pauvreté n’est pas magnifiée, le courage n’est pas banalisé. Quelque chose de provisoire – la vie comme un éternel et pitoyable numéro de haute voltige – parcourt tout le livre. Le style est détaché. Des mots capturés par la froidure de la réalité.


Marie-Laure Delorme, Le Magazine littéraire, janvier 2002


Jean Rolin a arpenté ces lieux avec constance et abnégation, avec un plaisir triste proche du sentiment peu exaltant du devoir accompli, il en connaît (mais ne le prétend pas, par modestie, aux yeux de ceux qui y vivent) tous les recoins, l’œil qu’on lui sait fait merveille à voir ce que nous autres pauvres voyeurs amateurs ne savons observer, et son sens du détail et de la dérision transforme ses constats à la précision d’huissier en démonstration d’affectueuse ironie.


Jean-Baptiste Harang, Libération, 17 janvier 2002


Dans ce livre se dessine une esthétique de la désolation, une poésie de no man’s land. Rolin écrit au plus près de ce qu’il est et de ce qu’il voit. Il est au mieux de son art.


Sébastien Le Fol, Le Figaro, 29 janvier 2002


Viennent les phrases tenues, les mots au plus près. Rien qui sonne faux sous la lime, puisque la sincérité, posée dès l’abord, se travaille à l’exigence. Viennent les mains ouvertes : beaucoup auront droit au ticket d’accès, seule la crapule (inversée, c’est-à-dire bourgeoise ou facho) restera en rade. Vient enfin la confidence. C’est ce que nous appellerions la grâce. […] C’est là, tout à coup, quand Rolin s’avance sous le projecteur, dans cet espace entre sa main et le monde, que nous touchons au cœur dense. Il faut en chercher l’exemple le plus ramassé p. 112, dans « ses épaves de bagnoles cramées ou désossées et ses restes épars de vie brisées (je pèse mes mots), sacs de couchage pourris… » Restes épars de vies brisées (je pèse mes mots). Outre que nous sommes au beau milieu de ce « je » et des vies, surgit la leçon de style.


Éric Holder, Le Matricule des anges n° 38, mars 2002


Il faudra lire ce livre dans un siècle pour comprendre l’enfer de nos frontières sociales en l’an 2000.


Guillaume Chérel, Regards, mars 2002


Il y a chez Jean Rolin une grande curiosité et une sorte de froid désespoir lorsqu’il observe ce monde du boulevard et des rues adjacentes. Comme si partout – sur les champs de bataille comme dans les villes – l’humanité reste pitoyable et étrangement captivante.


La Liberté Magazine, 16 février 2002

Agenda

Lundi 6 mai à 19h
Jean Rolin à la Maison de la poésie (Paris)

Maison de la poésie

Passage Molière
157, rue Saint-Martin
75003 Paris

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Et aussi

Jean Rolin Prix de la Langue Française

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Jean Rolin prix Joseph Kessel 2021

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Vidéolecture


Jean Rolin, La Clôture, Jean Rolin lit ''La Clôture''. Premier extrait.

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