Ce sont des poèmes à la manière de haïkus, des moments de grâce, ou de lucidité, des gestes légers, à peine esquissés, des effleurements, de ces instants où les perceptions et la pensée se mêlent indissolublement, et avec elles les émotions, les sentiments, dans un surcroît de présence. Ils sont fugaces, ils sont subtils. Formellement, ils pèsent peu. Mais ce peu de poids n’est pas un peu d’être.
La nature est là, captée en instantané, photographiée. Le poète regarde les végétaux, les animaux et les hommes à hauteur égale, comme si tous n’étaient que des pions d’un grand écosystème, des expériences « in vivo ». Kiarostami saisit les sensations, les mouvements et tire des conclusions, des constats tant sur les instincts que sur la connaissance, l’écoulement du temps, le regard, l’enfance, etc. Sans jamais appuyer le trait…
Baptiste Liger, Le Journal du Centre dimanche, 19 mai 2002