Marie, ses amants, passés, présents. Elle y pense, elle les retrouve, elle fait de nouvelles rencontres, elle cherche, elle aimerait trouver, mais elle part, toujours, jusqu’à ce que… C’est la ville, étonnements et possibles. La douleur et les conflits existent, mais ils sont saisis à partir du rêve et du désir, on est dans un mouvement. Joie de la pensée et présence du corps, absence de hiérarchie, mélanges, l’amoralisme peut fonder une éthique. Jubilation du soleil et tristesse de la solitude. On trouve un bar, il y a un Américain, hasard et disponibilité au hasard, on s’enfuit, on revient, on ne revient pas, il n’y a pas de système explicatif,...
Voir tout le résumé du livre ↓
Marie, ses amants, passés, présents. Elle y pense, elle les retrouve, elle fait de nouvelles rencontres, elle cherche, elle aimerait trouver, mais elle part, toujours, jusqu’à ce que… C’est la ville, étonnements et possibles. La douleur et les conflits existent, mais ils sont saisis à partir du rêve et du désir, on est dans un mouvement. Joie de la pensée et présence du corps, absence de hiérarchie, mélanges, l’amoralisme peut fonder une éthique. Jubilation du soleil et tristesse de la solitude. On trouve un bar, il y a un Américain, hasard et disponibilité au hasard, on s’enfuit, on revient, on ne revient pas, il n’y a pas de système explicatif, pas de psychologie, le symptôme fait partie de la vie. Parfois le désir bégaye, ou se traîne dans l’errance, mais la pensée peut être un événement, elle peut rendre les êtres et le monde plus légers, si elle est un risque, si on la prend au sérieux. La vie n’est pas pour les amateurs, et l’histoire d’une vie n’est pas une collection d’anecdotes. Jeux du désir et de la pensée. Parfois, c’est vrai, les jeux semblent faits. Mais quelque chose, quelqu’un arrive qui peut mettre la ville, la société, en crise, et le réel se rappelle à nous, le réel large et ouvert, suspendu. Un chaos peut être un chantier.
Les Amants de Marie est disponible en Folio.
Réduire le résumé du livre ↑
Rencontres, liaisons, prénoms, portraits. Leslie Kaplan nous livre les deux points de vues respectifs. Celui de Marie et celui des amants. Mais c’est le rythme qui saisit d’entrée de jeu. La forme, la vie à la volée, comme un air entraînant. La chanson de la bien-aimée.
Anaphores et refrains. La toccata des tout petits chapitres. L’ébriété. Des histoires en suspens qu’on retrouvera plus loin et des télescopages entre elles. Des impromptus sur les nuages nomades et féminins. […] Associations à la diable, incrustations véloces, arrêt sur tel ou tel point de fixation cruciale. Puis ça repart : flashes et fraîcheur d’un flux.
Patrick Grainville, Le Figaro, 29 août 2002
Marie parcourt les rues de Paris sur ses longues jambes. Avec légèreté les jours où la vie est bonne et le désir joyeux, au rythme de la fuite quand elle dit non à ses propres pulsions. Ses « lignes d’erre » croisent celles de quelques personnages – les amants du titre mais bien d’autres encore – qui, à eux tous, dessinent la trame de ce roman. […] « Rien n’est figé, on peut toujours échapper à la malédiction » : c’est aussi ce qu’apprend Marie sur le chemin qui va du « non »de panique qu’elle oppose à son envie jusqu’au « oui » final, un oui d’ouverture qui laisse la porte ouverte.
Isabelle Rüf, Le Temps, 7 septembre 2002
[Leslie Kaplan] tisse une trame imprévisible, montre un monde fragmenté, riche d’histoires, de détails. Loin de l’esprit de système ou de synthèse. Loin de toute volonté de maîtrise…
De ces vies « éclatées, condensées », Leslie Kaplan ne cherche donc pas à tout savoir, à tout dire. Chacun des personnages est à lui-même et aux autres un univers très peuplé, « avec des mondes et des arrières-mondes ». […]
Leslie Kaplan écrit avec ardeur et jubilation une petite confrérie aléatoire d’hommes et de femmes qui vit ici et maintenant. Elle ne juge pas ses personnages. Elle les aime tels qu’ils sont, fantasques, émerveillés, fragmentés – comme l’est son roman -, pleins de chagrin, de questions maladroites ou informulées, de désir. « Le désir, se disait Marie, le désir peut être tellement joyeux. Parfois, se dit encore Marie. »[…] Sans se payer de mots, l’auteur rend justice à la réalité. Elle ne cherche pas à l’enfermer dans les pages de son livre, à résoudre ses contradictions. Tout juste à en capter et retranscrire dans un style sans apprêt quelques échos, de vivantes étincelles.
Patrick Kéchichian, Le Monde, 6 septembre 2002
[Kaplan] saisit le tout comme il convient, avec légèreté. Elle fait dans la touche, l’impression, le trait, la trace. Ne fixe rien. Balance entre prose et poésie. Travaille sa bande son tout en délicatesse et le climat de même, en variations. Elle dit ainsi, avec grâce, combien il est difficile, mais plaisant, d’aimer sans vouloir se conformer. Combien il est agréable d’avancer, d’inventer sa vie, d’être aux autres sans se renier. Et d’apprendre, petit à petit que l’on peut s’attacher sans avoir l’impression de renoncer, de baisser les bras, de mourir.
Daniel Martin, Le Magazine littéraire, septembre 2002