songs
Frédéric Boyer
Cela s’appelle songs. Petites formes empruntées à l’anonymat de cette voix familière, cruelle, qui parle au cœur du chant humain de l’existence ordinaire. Ça chante pour dire que l’inhumaine voix parle. Les songs restent au bord du chant dans l’enchaînement des paroles entendues et abandonnées, dans l’usure de la voix humaine. Et dans le désir défait des airs anciens. Il faut en accepter l’hypothèse. C’est cela que l’expression cassée de rock’n’roll tente encore de faire entendre. La voix qui parle et ne s’entend plus que dans les rythmes effacés du très ancien, très pauvre petit désir de chanter que...
Voir tout le résumé du livre ↓
Cela s’appelle songs. Petites formes empruntées à l’anonymat de cette voix familière, cruelle, qui parle au cœur du chant humain de l’existence ordinaire. Ça chante pour dire que l’inhumaine voix parle. Les songs restent au bord du chant dans l’enchaînement des paroles entendues et abandonnées, dans l’usure de la voix humaine. Et dans le désir défait des airs anciens. Il faut en accepter l’hypothèse. C’est cela que l’expression cassée de rock’n’roll tente encore de faire entendre. La voix qui parle et ne s’entend plus que dans les rythmes effacés du très ancien, très pauvre petit désir de chanter que l’on a tous, un soir, au fond de la gorge.
Réduire le résumé du livre ↑
Feuilleter ce livre en ligne
La presse
Aussi bien, travaillant sur les thèmes de la compassion ou du pardon, Frédéric Boyer est de ceux qui vont vers les gens, les autres, pour leur donner, ou leur redonner, traduire (mais c’est justement le travail de l’écriture) du français au français ce qu’ils ont perdu, de l’inaudible jusqu’à se faire entendre. « Matin déjà/dit la voix » : ainsi s’ouvre songs, recueil de poèmes brefs syncopés, partis d’une « voix » anonyme et souffrante…
Éric Loret, Libération, 26 juin 2003