— Paul Otchakovsky-Laurens

L’ Omelette rouge

Liliane Giraudon

« espace intermédiaire juste avant dégringolade

nombres et corps plongée dans le zéro

œil vers et dans le sans-objet

on n’est à personne son contemporain

poétiquez donc cette prose

au devant d’une dame

c’est-à-dire derrière elle

puisque c’est son dos que l’on voit elle

elle a comme on dit bon dos »


 

C’est un livre de colère et de violence qu’a écrit là Liliane Giraudon. Colère envers l’art et la poésie qui ne sauvent de rien, et surtout pas de la violence faite aux femmes et aux hommes. Alors elle parcourt cet art et cette poésie, à...

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La presse

Le livre est écrit en homme à Sarah Bernard, « amie des communards et dreyfusarde que ses ennemis appelaient "l’omelette rouge" ». Il est composé d’un ensemble de sept parties comme sept déflagrations. Pour chacune d’entre elles, le poème ouvre sur une « constellation [de] lignes où sommeillent des phrases » et où fait signe l’existence. Le poète y propose « une ballade semi-barbare » et s’insurge contre une société pour laquelle la poésie ne peut rien. Sexe outrancier, drogue consolatrice, dérèglement des sens, violence commune : le mal paraît endémique. Alors, comment dire ce dérèglement des sens quand une dénonciation ne suffit plus à l’indignation sinon en déréglant à son tour le langage du poème? Car n’est-on pas en train de vivre une omelette rouge humaine, « un état rouge jamais pesant » à force d’habitude du rouge? Ne vit-on pas une « dépression nerveuse universelle » ?


Régis Lefort, CCP, 2012

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Liliane Giraudon, L’ Omelette rouge, L'Omelette rouge - 2011