— Paul Otchakovsky-Laurens

La plus grande aberration

Suzanne Doppelt

La plus grande aberration est comme le prolongement de Lazy Suzie, (P.O.L, 2009) qui s’inspirait des anamorphoses, c’est à dire des perspectives dépravées. Il tente de comprendre comment les images ne sont et ne montrent jamais ce que l’on croit.

Il s’agit d’une histoire à l’envers, ce livre revient un certain nombre d’années en arrière – les premières anamorphoses datent du début du XVIe siècle – il rétrograde vers l’an 1495, date à laquelle Jacopo di Barbari aurait peint son tableau appelé Luca Paccioli. Mais première énigme, la signature est à moitié...

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La presse

Sorcellerie évocatoire



Suzanne Doppelt est une magicienne. Une écriture poétique, à laquelle font écho de minutieux montages photographiques : telle est la double pratique qui concourt à la baudelairienne " sorcellerie évocatoire" de ses petits livres. Le pré est vénéneux (POL, 2007) s’inspirait de la production des spirites du XIXe siècle. Prolongeant Lazy Suzie (POL, 2009), La Plus Grande Aberration nous fait comprendre, en évoquant les anamorphoses, ces " perspectives dépravées ", que nous ne sommes jamais sûrs de ce que nous croyons voir. Tel un rébus, le texte évoque un mystérieux tableau de Jacopo de’ Barbari, datant de 1495 : un portrait du frère mathématicien Luca Pacioli, auteur de De la divine proportion. Or cette peinture (dissimulée dans une photo de Suzanne Doppelt) semble préfigurer la célèbre toile d’Hans Holbein le Jeune, Les Ambassadeurs (1533), où se cache une vanité. Par-delà ces tableaux à secrets, hantés de fantômes, ce livre malicieux et savant donne accès à un monde plein d’analogies et de résonances, étrange et profondément envoûtant.


Monique Petillon, Le Monde des Livres, 13 juin 2012



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