« Mari », c’est un travail à plein temps.
Farouk le sait, lui qui ne vit que pour Chloé. Même réalité pour Laurent, l’enfant des cités qui s’acharne à faire vivre une famille à laquelle il se sent étranger. Sans oublier Reynald, un quinquagénaire qui consacre sa vie à la réussite de sa trop jeune et trop voluptueuse épouse, Lauriane.
Pourtant, au royaume de Candaule et des candaulistes (pour qui « l’adultère n’est ni une hantise ni une souffrance, au contraire ils l’appellent de leurs vœux, ils l’imposent à leurs femmes, ils l’organisent, ils en sont les maîtres...
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« Mari », c’est un travail à plein temps.
Farouk le sait, lui qui ne vit que pour Chloé. Même réalité pour Laurent, l’enfant des cités qui s’acharne à faire vivre une famille à laquelle il se sent étranger. Sans oublier Reynald, un quinquagénaire qui consacre sa vie à la réussite de sa trop jeune et trop voluptueuse épouse, Lauriane.
Pourtant, au royaume de Candaule et des candaulistes (pour qui « l’adultère n’est ni une hantise ni une souffrance, au contraire ils l’appellent de leurs vœux, ils l’imposent à leurs femmes, ils l’organisent, ils en sont les maîtres d’œuvre, voire les témoins fascinés ») il n’est pas certain que la femme soit souveraine, et les trois husbands se rencontrent là où le cauchemar commence, là où la folie prend le dessus en rouge vif et où la vie bascule dans le fait-divers.
Des hauteurs de Cassis aux bas-fonds de Marseille, c’est vers l’irréparable que les trois hommes s’acheminent.
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Le tue l’amour
C’est l’antiroman d’amour, la fin des roucoulades et autres déclarations énamourées. Le responsable de cette débâcle sentimentale ? Le mariage, bien sûr !
Husbands conte les turpitudes de Farouk, Laurent et Reynald, maris cocus et maltraités, qui en viendront au pire afin d’étancher leur amertume : meurtre, bébé congelé... Et les épouses là-dedans ? Moches, refaites et carrément méchantes. Pas de doute : c’est l’amour en mode exit.
Emily Barnett, Grazia, 10 mai 2013.
La bonne idee
P.O.L art !
Rien que pour elle, la blanche couverture des éditions P.O.L se teinte de noir et de rouge sang. À l’instar de Joyce Carol Oates qui signe ses polars Rosamond Smith ou Lauren Kelly, Emmanuelle Bayamack-Tam s’appelle ces jours-ci Rebecca Lighieri. Tout juste auréolée du prix Alexandre-Vialatte, la romancière est plus libre que jamais sous ce masque de papier. Comme pour assouvir sa jouissance d’écrire, elle se joue des clichés, s’autorise le glauque ou la vulgarité, taquine volontiers les codes du policier. Chez elle, quand trois « desperate husbands » se rencontrent sur un site échangiste, la thérapie de groupe ne peut que mal tourner. Dans la chaleur du sud de la France, les drames domestiques prennent même des allures de polar porno. Regardez-les, ces mâles blessés dans leur virilité : Farouk le cocu, Laurent le mal-aimé, et le vieux beau Reynald qui voit sa jeune bimbo soudain lui échapper. Ils n’ont ni le même âge ni le même bagage, mais se retrouvent à trinquer dans un bar marseillais sordide. Au départ, rien à signaler : les malheureux larrons causent littérature, un poil gênés. Mais, à mesure qu’ils nous déroulent leur vie peu ordinaire, on reconnaît au gré d’indices et, non sans délice, la matière de trois sombres affaires. C’est tout le talent de Rebecca Lighieri que de produire du suspense à partir d’un jeu pervers, comme une devinette lancée à ses lecteurs : saurez-vous retrouver ces affreux faits divers ?
Augustin Trapenard, ELLE, avril 2013