— Paul Otchakovsky-Laurens

À l’abri du déclin du monde

François Cusset

Les trois parties de ce roman se situent dans trois temps apparemment sans rapport, sinon le fil rongé de l’amitié et la politique comme persévérance d’un désir – pour rester à l’abri du déclin du monde.

Trois temps au fil desquels se trouvent égrenés tous les ingrédients d’une époque, mais aussi, parmi eux, dans leurs interstices, les seuls moyens de s’en échapper.

 

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La presse

« Tous à La Madeleine ! Le cri de ralliement a retenti juste devant la gare Saint-Lazare, émis à tue-tête mais distinctement par une voix éraillée, du fond d’une piétaille compacte… » Ainsi débute À l’abri du déclin du monde, de François Cusset, connu jusque-là pour ses ouvrages d’historien des idées (La Décennie. Le grand cauchemar des années 1980). Un roman particulièrement dense et foisonnant, un récit jungle plus qu’un récit fleuve, divisé en trois chapitres. Dans le premier (« Sept-cinq »), nous sommes plongés dans une journée de trouble et d’émeute dans la capitale (on pense aux grandes manifestations d’étudiants de l’hiver 1986) : foule vociférante, barricades chancelantes, slogans contestataires, échappées de fumées, jusqu’au ciel lui-même qui devient « belliqueux ». Nous retrouvons quelques années plus tard un quatuor atteint de « maladie politique », issu des participants de cette folle journée : un urgentiste du Samu, un professeur, une journaliste et une militante. Chacun d’entre eux prend la parole à la première personne, tous disent leur colère persistante, leur amertume, leur dégoût du monde, après les emballements de la jeunesse. La troisième partie, moins spectaculaire, fait la part belle aux absences, aux fantasmes, aux ratés. Le tout forme, au-delà des personnages et des histoires, un sublime hymne à Paris. Un des plus beaux que l’on ait lu depuis Aragon, Audiberti ou Henri Calet, la nostalgie en moins. On lit, dans les dernières pages : « Je suis l’époque. Je suis la broyeuse, la malaxeuse. La grande centrifugeuse. Je suis tout ce qui est, et le temps qui le fait être ensemble… »


Thierry Clermont, Le Figaro littéraire, 6 septembre 2012

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François Cusset, À l’abri du déclin du monde, François Cusset - À l'abri du déclin du monde - juillet 2012

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Son

François Cusset, À l’abri du déclin du monde , Entretien avec Alain Veinstein- Du Jour au lendemain - France Culture - octobre 2012