Ce nouveau texte de Dominique Meens, comme les précédents, plus que les précédents peut-être, est un curieux et excitant patchwork, d’idées, de mots, de genres et d’œuvres. Un bric-à-brac, dit l’auteur. Il s’ouvre par une chronique, dirait-on, d’une vie aujourd’hui, à Paris, une vie attentive à celle de l’esprit, sollicitée par le monde et la musique, et la littérature, et la pensée. Puis il se poursuit par des poèmes de Guillaume de Machaut, de nouvelles adaptations en français actuel de ces poèmes, des extraits des Métamorphoses d’Ovide, des dessins de François Matton, une mise en scène...
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Ce nouveau texte de Dominique Meens, comme les précédents, plus que les précédents peut-être, est un curieux et excitant patchwork, d’idées, de mots, de genres et d’œuvres. Un bric-à-brac, dit l’auteur. Il s’ouvre par une chronique, dirait-on, d’une vie aujourd’hui, à Paris, une vie attentive à celle de l’esprit, sollicitée par le monde et la musique, et la littérature, et la pensée. Puis il se poursuit par des poèmes de Guillaume de Machaut, de nouvelles adaptations en français actuel de ces poèmes, des extraits des Métamorphoses d’Ovide, des dessins de François Matton, une mise en scène théâtrale de Jack Spicer, et les Métamorphoses d’Antoninus Liberalis. Voici ce que dit de son entreprise Dominique Meens lui-même :
« Aujourd’hui je dors ai-je décidé au tournant du millénaire. Voilà où ça m’a conduit : au Dorman. C’est une forme, qui donne son nom à un livre que publie mon éditeur.
Vous souvenez-vous de cette expérience que vous avez assurément vécue : un rêve ou la lumière de l’aube a interrompu votre sommeil ; vous vous êtes levé sans trop vous en rendre compte ; vous avez gagné une autre pièce, avez préparé du café ; pendant quelques brefs instants, soudain, quelque chose vous semble lumineux, d’une évidence cinglante, votre vie peut-être, bientôt le monde, l’univers entier. Mais vous buvez votre café, avez ouvert un magazine, un livre qui sait, le merle siffle dans la lumière naissante, quelque chose vous a ressaisi, votre vie, un enfant et ses questions de la veille, un dossier en attente au bureau, une lettre imbécile de votre banquier, votre rêve, votre rêve éveillé. Un Dorman s’écrit dans l’entre-deux que j’ai tenté de vous décrire. Ce peut être un film, une peinture, une radiophonie. Ici, c’est un livre. Je prends les choses du monde, de notre rêve éveillé, et, à l’arraché, je tente de les ramener dans cet entre-deux avant qu’elles ne me subjuguent. Je suis moins fort à ce jeu qu’elles, ou je suis trop seul à ce tir à la corde : aussi, quand une chose du monde va m’emporter, va me sortir de cet “aujourd’hui je dors”, j’en attrape une autre. C’est pourquoi il y a tout un bric-à-brac dans mes bouquins. Ces Dormans que j’écris depuis le tournant qui est le mien finissent tout de même par vouloir dire quelque chose au monde du rêve éveillé : tous ces cauchemars, famines organisées, maladies contrôlées, dettes précipitées, servage généralisé, et tout le tremblement de Fukushima, suffit ! Pendant la Terreur, quand l’aube emportait les charrettes à la bascule, un poète anglais s’exclamait d’un vers “Sleep no more !”. C’est un “Dream no more !” qui est à l’ordre du jour. Je ne dis pas que j’y parviens, je dis que j’y suis. »
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