— Paul Otchakovsky-Laurens

Lueur après labour, Journal III - #formatpoche

Journal 3 (1968-1981)
#formatpoche

Charles Juliet

Dans ce troisième tome de ce journal qui est au cœur de son œuvre, Charles Juliet poursuit son chemin. Il continue de travailler à se mettre en ordre, à se clarifier, à réaliser son unité… Au désarroi et au découragement qui ont marqué les débuts de son parcours, se sont progressivement substitués une force, une confiance, le ferme besoin de consentir, d’adhérer. Voilà pourquoi la part faite ici à la réflexion et au questionnement est moindre que dans les deux premiers volumes. En revanche, plus nombreuses sont les notes relatant des rencontres, des instants de vie, d’accord, d’intime exultation.

 

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La presse

Charles Juliet : « Se révéler à soi-même »


Voilà soixante ans précisément que Charles Juliet (né en 1934) tient son Journal, devenu au fil des jours et des années un lieu où il peut être « totalement simple et sincère » tout en obéissant « à un urgent besoin de se révéler à soi-même, se clarifier, s’unifier ». Aujourd’hui, les éditions P.O.L. rééditent au format poche le troisième volume, allant de 1968 à 1981. Si la tonalité de ce Lueur après labour est bien moins sombre que les notes de la période précédente (rassemblées sous les titres Ténèbres en terre froide et Traversée de nuit), on y voit encore l’auteur de l’Année de l’éveil en proie à une longue lutte intérieure, entrecoupée de moments d’ « intimes exultations », en proie de même à un profond désarroi. Moments encouragés par ses rencontres, notamment celles, déterminantes, du poète et éditeur Bernard Noël, de Samuel Beckett et du peintre Bram van Velde (qu’il a connu ès 1964, alors qu’il n’avait encore rien publié). « Une faille est en nous, note-t-il en 1969, et c’est en usant d’autrui que nous cherchons à la combler. » Il ajoute, quelques années plus tard : « Les erreurs, platitudes, confusions, outrances…font partie intégrante de ma quête, et ce serait n’en pas donner une image exacte que de retirer de ce Journal les notes qui n’ont plus maintenant mon approbation. » Et il lui faudra attendre l’approche des soixante-dix ans, pour confier : « Le plaisir de vivre que je goûte maintenant n’a jamais été aussi vif qu’actuellement. » Charles Juliet, ou l’intime sincère et fidèle, en perpétuelle quête de soi.


Thierry Clermont, Le Figaro littéraire, février 2017


Et aussi

Charles Juliet Grand Prix de Littérature de l'Académie Française 2017

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