équilibre libellule niveau
David Lespiau
Equilibre, libellule et niveau dérivent du latin libra, objet qui sert à peser – et non de liber, le livre, même si les deux mots se ressemblent. Ce livre a été écrit dans une recherche de pesées, d’équivalences, de résonnances, dans la disposition de phrases, de courts paragraphes de prose, de vers, entre plusieurs notions, perceptions, sensations : celles liées à l’objet de papier en train de s’élaborer, au paysage ou contexte présent autour de l’écriture, et enfin à un état mental mouvant parallèle à l’attention ; les trois explorés, étudiés, vécus...
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Equilibre, libellule et niveau dérivent du latin libra, objet qui sert à peser – et non de liber, le livre, même si les deux mots se ressemblent. Ce livre a été écrit dans une recherche de pesées, d’équivalences, de résonnances, dans la disposition de phrases, de courts paragraphes de prose, de vers, entre plusieurs notions, perceptions, sensations : celles liées à l’objet de papier en train de s’élaborer, au paysage ou contexte présent autour de l’écriture, et enfin à un état mental mouvant parallèle à l’attention ; les trois explorés, étudiés, vécus simultanément, dans la progression matérielle du livre comme dans l’aventure de pensée qu’il retrace. Avancée – ligne à ligne, mais aussi grâce à cette sorte de balance ou de balancier constitué par le livre ouvert en double page – où livre, monde et pensée se confondent, se répondent, fragment par fragment, à travers des strates de temps et d’espaces, d’énoncés et de récits.
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La presse
La clef de ce livre est dans son titre. Le mot "libellule" vient du latin libella qui signifie "niveau", par allusion au vol horizontal de l’insecte. Libella est dérivé de libra qui désigne un instrument permettant de mettre en équilibre, de comparer. Cette clef donne ainsi accès à différentes opérations de mesure, de dosage et d’accord. David Lespiau rassemble, agence des décors, des motifs, des corps, des fictions, des rêves, des attentes, des accélérations, des conditions atmosphériques et des réactions chimiques. Ce principe de composition prend aussi bien en charge des préoccupations mécaniques liées à l’ajustage de pièces variées, des expositions archéologiques du réel que des expériences de perception plus flottantes, plus abstraites ou des substances refléchissantes d’un univers plus imaginaire. Les divers usages de cette matière convergent pourtant tous vers une transparence nervurée, comme les ailes de la libellule, qui s’apparente au verre par sa capacité de montrer les étapes de ce processus transformant la compacité en fluidité l’ocapcité en limpidité. Equilibre libellule niveau est un ensemble de flux qui se propagent et s’entrelacent. David Lespiau puise à la fois dans les ressources de la prose et du vers, de la suspension et de la reprise, de l’articulation et de la confrontation. Il développe ainsi une écriture qui trouve son régime dans l’émergence de notations et de sensations extraites de contexyes éloignés ou proches, identifiables ou énigmatiques. Elle est porteuse d’une aventure mentale. La pensée la pénètre de part en part. Le lecteur est convié à la suivre dans le mouvement spécifique de sa trajectoire. "Un mode d’avancée imprévisible, dans un temps de la pensée devenu un présent permanent."
Didier Arnaudet, artpress, septembre 2017