Un Roumain à Paris
Traduit du roumain par Virgile Tanase
Dumitru Tsepeneag
Dumitru Tsepeneag est un auteur roumain établi en France depuis plus de 40 ans. Dans les années 1960 et 70, c’est le chef de file de l’onirisme, le seul courant littéraire à s’opposer au réalisme socialiste officiel en Roumanie. En 1975, il est déchu de sa nationalité par Ceausescu et contraint à l’exil. Il publie aujourd’hui pour la première fois en français une partie importante de son journal, sous le titre de Un Roumain à Paris. C’est la période des premiers séjours de l’écrivain à Paris, entre 1970 et 1973 ; s’y ajoutent les notes d’un voyage en Amérique (1974) et finalement les notes de 1977-1978,...
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Dumitru Tsepeneag est un auteur roumain établi en France depuis plus de 40 ans. Dans les années 1960 et 70, c’est le chef de file de l’onirisme, le seul courant littéraire à s’opposer au réalisme socialiste officiel en Roumanie. En 1975, il est déchu de sa nationalité par Ceausescu et contraint à l’exil. Il publie aujourd’hui pour la première fois en français une partie importante de son journal, sous le titre de Un Roumain à Paris. C’est la période des premiers séjours de l’écrivain à Paris, entre 1970 et 1973 ; s’y ajoutent les notes d’un voyage en Amérique (1974) et finalement les notes de 1977-1978, période qui prélude sa décision de s’établir en France. Il s’agit d’un témoignage exceptionnel, à travers les remous du champ littéraire roumain, sur la crise qui aboutira à l’effondrement du système totalitaire. L’expérience poussait les gens venus des pays de l’Est, tel Dumitru Tsepeneag, à croire dès les années 1970 qu’un nouveau type de société ne peut se concevoir qu’en dépassant le communisme par la gauche, ce qui reste d’actualité aujourd’hui pour ceux qui constatent les failles de la société libérale.
Ce « journal » raconte la confrontation avec les autorités roumaines. Esthétique au départ, elle devient vite politique. Ce qui conduit Tsepeneag à chercher aussi des appuis en France, comme Roland Barthes (son directeur de thèse), Alain Robbe-Grillet, Eugène Ionesco et Emil Cioran, en passant par les « dissidents » de l’Est et certains membres éminents du PCF, tous préoccupés à ce moment-là par les perspectives de la « détente Est-Ouest » et de la « coexistence pacifique » des deux.
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La presse
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Sur la voie de l’exil
En ces années 1970, ce n’était pas simple que d’être un intellectuel roumain à Paris. Surtout si, comme le romancier Dumitru Tsepeneag, on voulait garder sa liberté de pensée et de création tout en continuant les allers-retours entre Bucarest et la capitale française. Le dictateur communiste Nicolae Ceausescu s’était posé en nationaliste indocile face à Moscou tout en durcissant le régime en interne. «Le Parti préférait se débarrasser de ses trublions intellectuels en les laissant partir à l’étranger dans l’espoir de ne plus les voir revenir», explique dans la préface Virgil Tanase, lui-même écrivain d’origine roumaine. Alors considéré comme l’une des têtes de file parmi les jeunes écrivains roumains du courant dit « onirique », Dumitru Tsepeneag raconte dans ce journal les débats de l’intelligentsia parisienne et roumaine. On y croise Eugène Ionesco, Cioran, Alain Robbe-Grillet et Roland Barthes, qui dirigeait sa thèse sur Gérard de Nerval. Il y narre aussi ses démêlés avec les autorités de Bucarest, qui finalement lui retirèrent la nationalité roumaine en 1975, le condamnant à l’exil. Dès lors, il pouvait pleinement s’assumer comme dissident.
Marc Semo, Le Monde des livres, avril 2016
"La dissidence de la gauche dans le journal de Dimitru Tsepeneag", une chronique de Nicolas Trifon à propos de Un Roumain à Paris, à retrouver sur la page de Le Courrier des Balkans.