Dans cette féroce fable contemporaine, Augustin Mal est un homme qui se rêve ordinaire, mais tout nous révèle qu’il n’est pas dans la norme. Il collectionne les slips et les déconvenues, se raconte qu’il va bien et qu’il est amoureux, force un peu le destin quand une femme lui dit non et se réjouit de rester toujours propre. Il confond politesse et familiarité, et s’attire nombre d’ennuis car les gens n’apprécient guère qu’on les colle ou les caresse. Augustin peine à comprendre les règles tacites qui ordonnent les rapports humains en mettant chacun à bonne distance de l’autre. Il épie les hommes pour voler un peu de leur virilité en...
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Dans cette féroce fable contemporaine, Augustin Mal est un homme qui se rêve ordinaire, mais tout nous révèle qu’il n’est pas dans la norme. Il collectionne les slips et les déconvenues, se raconte qu’il va bien et qu’il est amoureux, force un peu le destin quand une femme lui dit non et se réjouit de rester toujours propre. Il confond politesse et familiarité, et s’attire nombre d’ennuis car les gens n’apprécient guère qu’on les colle ou les caresse. Augustin peine à comprendre les règles tacites qui ordonnent les rapports humains en mettant chacun à bonne distance de l’autre. Il épie les hommes pour voler un peu de leur virilité en tâchant de les imiter ; il envie les femmes car tout leur est facile puisqu’elles sont courtisées et n’ont donc qu’à attendre puis à consommer. La morale commune lui échappe et sa vie repose sur un malentendu : il ne veut pas faire de mal, juste se faire du bien.
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Le consentement
Sa bonne éducation lui permet d’être un homme tranquille. Il ne s’énerve jamais et il sait toujours quoi répondre à qui l’importune. « Je ne crois pas qu’un seul mauvais sentiment m’habite hormis quelques rêves liés au sexe. » Car, hélas, Augustin Mal est écartelé entre le sexe, son « membre », qu’il aime bien (il l’attrape souvent à travers le pantalon… dont il a décousu la poche !), et le sexe, les relations sexuelles pour de vrai, un désert. Bref, « depuis des années, mon désir implose ».
Mais voici que surgit Gigi qui participe à un groupe de parole auquel Augustin s’est inscrit, même s’il ne saisit pas la raison d’être du truc, si ce n’est qu’il réunit des « malades », à part lui évidemment. Gigi dit tant d’horreurs sur son mari que, c’est sûr, il y a là la possibilité d’une aventure. Mais, d’abord, elle doit avaler le cocktail de médocs concotés par notre « héros » pour la transformer en proie facile. Le consentement façon Augustin. Lecteurs, consentez à ce pur bijou, terrible.
J.L., L’Alsace, 1er mars 2020