— Paul Otchakovsky-Laurens

Et tout soudain en rien

Suzanne Doppelt

Dans les livres de Suzanne Doppelt, et dans son travail photographique, la question du regard a toujours été essentielle. Il s’agit avec ce nouveau texte, en prose poétique, d’y revenir une fois encore, autour d’un axe central, un parc londonien, dédoublé, démultiplié dans l’image, lieu d’apparition, de disparition, de métamorphoses et de perspectives multiples au milieu duquel le regard se perd. On accompagne Thomas, photographe, spectateur et voyeur, qui joue au limier, pour se demander ce qu’est ne pas voir, être aveugle en somme, d’autant plus lorsque l’on fait profession des images.


Pour ce nouveau livre Suzanne Doppelt s’inspire de l’histoire de...

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La presse


Prises de vues de Suzanne Doppelt et d’Anne Portugal


Administrer « la preuve par le fantôme »


L’art des parcs est aussi varié que la poésie
On dessine un massif comme on écrit un sonnet


[…] L’enquête que Suzanne Doppelt nous propose de suivre a lieu dans un parc, comme dans le Blow Up d’Antonio ni, film auquel le livre est « dédié ». On se souvient qu’un photographe, Thomas, avait par hasard pris un cliché où il croyait voir un meurtre. En cherchant à le confirmer, il arrive, d’agrandissement en agrandissement, à une image brouillée, ensemble de points gris où plus rien n’est visible. Comme le personnage du film, Thomas « enquête au fin fond de Y image ». Et c’est le texte qui va tenir lieu pour nous de ce qu’est l’image pour lui. Suzanne Doppelt, qui est aussi photographe, met les effets et les dispositifs optiques au cœur de son travail. Miroirs sphériques, quartz prismatiques, boîtes à perspectives, chambres obscures, loupes, bulles de savon, tout est chez elle affaire de réfraction et de réflexion. Le monde est rond comme un œuf de poule ou d’autruche, écrit-elle dans Rien à cette magie, quand elle ne titre pas clairement un de ses recueils Le monde est beau, il est rond. Rond comme un objectif de photographe, dirait-on. Et tout soudain en rien est inspiré, outre Blow Up, des Fils de la vierge, le roman de Cortazar adapté par Antonioni, et d’une scène de Pornographie, de Gombrowicz. Mais ce n’est pas à une fiction policière que nous sommes conviés. Si enquête il y a, c’est au cœur du système des apparences. Des couleurs : le vert anglais de la pelouse, « sous-couche qui vire au brun-jaune », le gris, couleur « que l’obscurité donne universellement », le noir, « refuge de la couleur». Du brouillard, de l’ombre, de la nuit. La tâche de la poésie de Suzanne Doppelt est de dire le voir au-delà de l’évidence, d’administrer « la preuve par le fantôme ».[…]


Alain Nicolas, L’Humanité, juin 2023



Troublante question


Un secret à demi-caché se trouve dans le paysage. À Londres, à Maryon Park – autrefois Hanging Wood. Ou à Paris, sur l’île de la Cité. Ou en Pologne, dans un archipel près de Sandomierz. Dans ce jeu de piste, quelques indices : un film de Michelangelo Antonioni, une nouvelle de Julio Cortazar, un livre de Witold Gombrowicz. Anamorphoses, chambres noires des photographes spirites, bulles de savon du peintre Chardin : tous ces dispositifs optiques apparaissent dans les livres magiques de Suzanne Doppelt, philosophe, photographe et poète. Ensemble, ces petits carrés non foliotés, où des images accompagnent le texte, forment une belle mosaïque de fragments, et posent une troublante question : comment être sûr de ce que l’on voit ? Cette fois, un couple d’amoureux ? Un mort, hors champ ? Thomas, le photographe du film Blow Up (1966), apprenti limier, cherche à découvrir dans un « bain chimique » la clé d’une passionnante énigme, le détail révélateur d’une réalité qui se dérobe.


Monique Petillon, Le Monde des livres, décembre 2022



« L’image n’est pas seule à être hantée, c’est aussi dans les écarts entre atomes que s’agitent les fantômes », un article de Johan Faerber à propos de Et tout soudain en rien de Suzanne Doppelt, à retrouver sur la page de Diacritik.



Une note de lecture à propos de Et tout soudain en rien de Suzanne Doppelt par Anne Malaprade, à retrouver sur la page de Poezibao.



« Choses lues, choses vues », un article de Christian Rosset à propos de Et tout soudain en rien de Suzanne Doppelt, à retrouver sur la page de Diacritik.


Agenda

Samedi 1er juin
Suzanne Doppelt à la Librairie La Terrasse de Gutenberg

Librairie La Terrasse de Gutenberg
9, rue Emilio Castelar
Paris 75012

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Samedi 8 juin
Frédéric Boyer, Suzanne Doppelt et Christian Prigent à l'auditorium du Pavillon carré de Baudouin

Auditorium du Pavillon carré de Baudouin
121, rue de Menilmontant 
Paris 75020

 

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Vidéolecture


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