— Paul Otchakovsky-Laurens

Irréparable

Olivier Cadiot

Une femme parle. Un homme se tait.


« Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi il se tait ? D’un coup, terminé, muet ; c’est bizarre. C’est pour toujours ? »


Une femme parle de la rupture, de la casse et de la perte. On ne peut plus parler que de ça.


Peut-on devenir une autre personne ? Quelqu’un qui ne souffre pas. Écouter en nous cette voix qui raconte : « ne souffre pas en même temps que moi. »


Peut-on réparer ?


En une soixantaine de courts paragraphes élégiaques, drôles et désespérés, Olivier Cadiot est à l’écoute de cette histoire sinistre,...

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La presse


Irréparable


C’est un garage où tout se déglingue et où rien ne se répare jamais, malgré la bonne volonté. Mais voilà : la bonne volonté ne suffit pas, pas même dans d’autres activités qui pourraient se révéler exaltantes et qui sombrent ensemble dans une sorte de trou noir. La lumière disparaît, l’inutile envahit tout en un flot d’images qui s’annulent les unes les autres en créant un espace inédit où gagne le découragement : « Rien ne marche ici. »


Pierre Maury, Le Soir, mars 2023



Soliloque du manque


Entre cocasserie désabusée et élégie éplorée, le nouveau texte d’Olivier Cadiot met en scène une femme qui, face à l’homme sans mot, chante l’amour enfui.


Comme le dit si bien Cordelia : Mon cœur est trop loin de ma bouche. Moi, c’est le contraire : mon cœur est trop près – il est trop parlant. Ça discute dedans sans cesse. je suis envahie par des pensées nulles : minuscules, soucis, rappels à l’ordre, injonctions, factures, etc. Au lieu de traiter des vastes problèmes du monde, je me suis limitée au souci des objets qui m’entourent. La voix parle, ne peut s’empêcher de parler. Des mots, elle n’en a pas assez pour faire diversion, pour faire tampon entre l’intuition de la fin et le constat de sa réalité. Des mots toujours pour ne pas dire le manque, la béance du silence de l’autre qui se tait.


Irréparable d’Olivier Cadiot est la chronique d’une rupture annoncée, voire consommée : une femme face à l’homme mutique chante l’amour enfui. L’élégie est morcellée en une soixantaine de paragraphes brefs. Dans sa tête, parmi « ce micmac entre soi et les autres », il y a un oiseau qui fait des trilles. Le pathos est désamorcé par la logorrhée névrotique de l’énonciatrice. C’est à la fois désespéré et d’une cocasserie désabusée. La pythie assène sa vérité : Quand on perd des gens qui ont été si proches finalement, nous nous manquons à nous-mêmes. C’est ce qu’on dit. C’est suffisamment malin pour indiquer une tactique possible de sortie.


Ce minimum opus va être mis en scène à l’automne. Car l’écriture de Cadiot est théâtrale, dramatique, elle est surtout poïétique, « propre à fabriquer

Sean Rose, Livres Hebdo, mars 2023

Agenda

Mercredi 3 mai à 19h30
40 ans des éditions P.O.L à l'invitation de la Maison de la Poésie (Nantes)

Le lieu unique

2, Quai Ferdinand Favre

44000 Nantes

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Jeudi 4 mai à 19h
40 ans des éditions P.O.L à la librairie La Vie devant soi (Nantes)

Librairie La vie devant soi

76, rue Maréchal Joffre

44000 Nantes

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Et aussi

Olivier Cadiot GRAND PRIX SGDL DE LA FICTION 2021

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