— Paul Otchakovsky-Laurens

La Troisième Main

Arthur Dreyfus

« Cette troisième main, qui va mener mon personnage vers le pire comme le meilleur, sauver sa vie puis l’anéantir, incarne cette bête tapie en chacun, dont nous avons besoin pour vivre et pour créer, et qui demeure notre seul véritable et inévitable ennemi. Elle est invisible. J’ai voulu lui donner un corps. »

 

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La presse

«JE SUIS UN ÉCRIVAIN PAS TRÈS SÉRIEUX »


Avec La Troisième Main, Arthur Dreyfus signe le roman le plus singulier de la rentrée.


Une voix s’élève d’un monde oublié et nous prend à témoin de sa lamentable existence. La Troisième main s’ouvre comme un roman de Stevenson ou de Mary Shelley, par un récit d’outre-tombe, écrit avec une élégante, et joueuse, désuétude. II s’appelle Paul Marchand. II aura plusieurs noms. Autant de métamorphoses pour un être condamné à la dissimulation. Principe du monstre, principe du libertin, principe du magicien : se cacher, se réinventer, passer de rôle en rôle. C’est là, la grande affaire des personnages d’Arthur Dreyfus, qui aime à rappeler que dans une première vie, il fut magicien. Le personnage principal de La Troisième Main qui tient le rôle principal dans cette histoire écrite à trente doigts-est un parfait Candide jeté dans le monde fantastique, légèrement pervers, d’Arthur Dreyfus. Cet enfant de Besançon naît à peu près avec le XXe siècle, et se voit traversé, au sens propre, par la Première Guerre mondiale : sur un champ de bataille, l’adolescent est transpercé par un bras. Celui-ci ne le tue pas, mais se greffe, par on ne sait quel procédé, à son corps. Cet appendice mène le jeune homme d’abord dans les sous-sols d’un médecin effroyable, puis sur les terres ennemies, car, comble de l’effroi, il s’agit d’une main allemande animée d’un obscur désir de vengeance... Dès ces premières pages, l’on saisit qu’Arthur Dreyfus s’amuse à nous faire visiter la galerie de ses monstres et créatures fétiches. Nous sommes dans un musée de cires de la fantaisie du jeune écrivain. Condition du picaresque, rien n’y est crédible, si ce n’est le rythme romanesque qui balaie et emporte toute réticence. Car il y a une joie de l’écriture qui ne s’étouffe jamais dans ce conte. À le lire, on pense à Günter Grass, et certains de ses livres, du Tambour au Turbot, dont on ne savait s’il empruntait aux récits d’Europe centrale ou à son propre imaginaire satirique. Mais peu importe finalement. Car le lecteur abandonne assez vite la question symbolique et toute recherche de « grille » interprétative, en lisant La Troisième Main. Bien sûr, oui, cette troisième main n’a rien d’innocent et le lieu commun sexuel n’échappe à personne. Mais après quoi ? Ce roman nous renvoie d’abord à une dimension souvent oubliée dans la littérature contemporaine : le premier degré. C’est dans le domaine de l’enfance que nous convoque Dreyfus : nous cavalons auprès du jeune monstre qu’il lance sur les routes européennes pendant plus de 400 pages, l’inventant tour à tour prisonnier de guerre, magicien, libertin, artiste, assassin. Et nous le suivons lorsqu’il bascule de la marge au centre, puis revient à la marge. II y a du Marcel Aymé, que le jeune écrivain aime à citer, dans cette naïveté assumée, un peu de Cocteau aussi, mais hors de tout romantisme, et puis du Dreyfus. C’est-à-dire un enfant aux jeux d’adulte, dont Le Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui paru il y a deux ans, chronique vraie d’une passion du sexe qu’il assouvissait de toutes les manières possibles, et avec tous les partenaires, masculins, disponibles, nous livrait un aperçu de la nature de notre jeune écrivain.


Oriane Jeancourt, TRANSFUGE, Septembre 2023


Agenda

du 20 au 24 septembre
P.O.L aux Correspondances de Manosque avec Santiago Amigorena, Pierric Bailly, Arthur Dreyfus, Emmanuel Lascoux, Neige Sinno, Nathalie Quintane

Manosque Alpes de Haute-Provence

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Du vendredi 29 septembre au dimanche 1er octobre
Arthur Dreyfus au festival LirÔlac (Talloires-Montmin)

Baie de Talloires
390 Rte du Port,
74290 Talloires-Montmin
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Jeudi 12 octobre
Arthur Dreyfus à la librairie Passages (Lyon)

Librairie Passages
11, rue de Brest
69002 LYON

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Mardi 17 octobre
Arthur Dreyfus + Ryoko Sekiguchi + Lucie Rico + Frédéric Boyer + P.O.L 40 ans de littérature à Passa Porta (Bruxelles)

Passa Porta

Rue Antoine Dansaertstraat 46
1000 Bruxelles
Belgique

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