« Et toi, ça ne te gratte pas ? »
Voici le récit d’une compulsion à la fois familière, irritante, et forcément involontaire. Qui nous prend depuis la toute petite enfance et jusqu’aux dernières extrémités de la vie. Qu’est-ce que ça nous fait, la démangeaison ? Qu’est-ce que ça dit de nous-même, de notre relation au corps, à l’esprit, aux autres et à l’existence ? Mathieu Lindon nous propose un texte étourdissant, drôle, caustique et vertigineux, sur notre condition humaine à travers l’interrogation « de ce qui nous gratte », en suivant les pensées de nos...
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« Et toi, ça ne te gratte pas ? »
Voici le récit d’une compulsion à la fois familière, irritante, et forcément involontaire. Qui nous prend depuis la toute petite enfance et jusqu’aux dernières extrémités de la vie. Qu’est-ce que ça nous fait, la démangeaison ? Qu’est-ce que ça dit de nous-même, de notre relation au corps, à l’esprit, aux autres et à l’existence ? Mathieu Lindon nous propose un texte étourdissant, drôle, caustique et vertigineux, sur notre condition humaine à travers l’interrogation « de ce qui nous gratte », en suivant les pensées de nos démangeaisons multiples. Il rejoint, avec humour, la question philosophique du « monde comme volonté et représentation » (Schopenhauer). La démangeaison devenant l’acte mystérieux de la question de l’être, nous mettant au défi de notre volonté : « Quand la volonté est déviée de sa route, quand on aimerait bien vouloir autre chose mais on veut ça avec une intensité qu’on souhaiterait à d’autres souhaits. » C’est poser alors la question de notre libre arbitre : être maître de se gratter ou pas et aux instants choisis. Et être soi, comme bénédiction ou malédiction.
C’est aussi un texte sur le langage, les expressions diverses par lesquelles nous exprimons ce désir impérieux et embarrassant, la gêne et le soulagement, à la fois physique et moral, que trahit la démangeaison dans la langue. Que sommes-nous d’autres que des « singes gratteurs » ? Et que serions-nous si personne ne saisissait ce qu’est un picotement et une démangeaison, s’il n’y avait pas de mots pour les dire ? « Ça te gratte ? Gratte-toi ou laisse faire ? La barbarie ou la civilisation ? Le ridicule de chaque idée poussée à son terme, radical, radicule. Rire un instant, si souvent il y aurait de quoi se gratter le cerveau jusqu’au sang. Mais le sien propre, on n’est pas sur Terre pour gratter les autres. Ou est-ce dans ce but qu’on pollue cette planète ? On s’échine parfois à être poil à gratter quand il serait plus utile d’être pommade anti-démangeaison, doigts offerts aux plus nécessiteux, aux dos inaccessibles et autres épuisés ne demandant qu’à se reposer, immobiles jusqu’au bout des phalanges. »
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