— Paul Otchakovsky-Laurens

Les Mauviettes

Traduit de l’américain par Frédéric Boyer

Dennis Cooper

Ce recueil de poèmes est comme une quintessence de la littérature de Dennis Cooper. Sentimentale et brutale à la fois. Violente et délicate. Raffinée et grossière. De la défonce au sexe illimité, tout son univers est là, comme modélisé, et aussi son inimitable manière de suggérer la confusion des esprits, la déroute des valeurs, le désir d’en finir. Garçons, filles aussi, jeunes gens troubles et troublés, adultes amers, tous personnages habituels de l’œuvre, peuplent ces vers libres mais tenus, ces proses poétiques brèves et cinglantes.

 

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La presse

Dans Les Mauviettes il n’y a ni cri ni épanchement mais un constat rigoureux des subtilités osées de la détresse, déployées dans une chronique précise et sensible. Une mauviette est une alouette commune. Par transfert métaphorique, mauviette devient l’appellation d’une personne faible et craintive. Découvrant ce texte c’est moi qui devient incertaine et précaire, et, à l’instar de l’infernal montré ici, je revisite opportunément certains dangers à être. On y entend le vide d’avant la parole et l’élégance des turpitudes. Les réalités d’une impuissance flirtent avec la délicatesse des sentiments. Des vers secs, crus et sensibles violent l’impossible à dire. Ils recyclent nos ordures dans des usines de raffinement. Les mots parlent. Ils rattrapent presque le langage. Ils encaissent la vie. Celle qui n’est pas. Et celle qui est. Pas si mal après tout. Ce n’est pas. C’est tout. Cf. p. 63 : Fin.


Marie Rousset, CCP, mars 2011.

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Dennis Cooper, Les Mauviettes, Dennis Cooper The Weaklings (XL) Les Mauviettes 2017