— Paul Otchakovsky-Laurens

1978

Santiago H. Amigorena

1978, début d’une nouvelle année scolaire dans un lycée parisien, du côté du XIIIe arrondissement. Un très bel étranger, un Argentin, débarque, en retard dès le premier jour comme il le sera tous les suivants, dans une classe de première qu’il va considérablement marquer de sa personnalité. Mélancolique, talentueux, ombrageux, provocateur et séduisant, il ne laisse personne indifférent et perturbe passablement les cours, au grand dam de certains professeurs, pour le plaisir ou l’agacement de ses condisciples, garçons et filles.
Sans aucun doute, selon un angle assez déconcertant, puisqu’il se présente comme un roman et...

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La presse

La question de la semaine
Qui a écrit ce livre ?


Sur la couverture de 1978 figure le nom de Santiago H. Amigorena. Mais la fin de l’ouvrage laisse planer le doute sur l’identité de l’auteur...Un livre, deux hypothèses.


L’hypothèse du manuscrit anonyme


Les phrases courtes et le style parlé font pencher la balance vers le manuscrit anonyme. Un mystérieux copain se serait fendu de 300 pages décrivant l’arrivée au lycée d’un nouvel élève débarqué d’Argentine qui porte un poncho, refuse de courir en cours de gym, n’a pas lu Molière mais connaît par coeur Kafka, Borges et Dante. Son nom n’est pas mentionné, c’est toujours « il » ou « lui » mais c’est de Santiago H. Amigorena qu’il s’agit. On est plongé, avec 1978, dans un univers adolescent et mélancolique, également fort réjouissant. Si auteur amateur il y a, il écrit sacrément bien...


L’hypothèse de l’exercice de style


1978 constitue le cinquième tome du savoureux projet autobiographique auquel Santiago H. Amigorena se consacre depuis dix ans. Le coup du manuscrit, s’il s’agit d’un coup, lui permettrait de se regarder à distance et de se livrer à un ironique jeu d’auto-admiration. « C’était un plaisir de l’entendre parler des filles. Personne n’en parlait comme lui », écrit le narrateur de 1978... On pense à l’Autobiographie d’Alice Toklas, où une Gertrude Stein décrivait son propre génie à travers les yeux de sa compagne, qui n’avait prêté à l’ouvrage que son nom. Qui a écrit ce livre, en fin de compte ? Un écrivain brillant, c’est certain !


Héléna Villovitch, Elle, 28 mars 2009