— Paul Otchakovsky-Laurens

Moriendo

Roger Laporte

« Je n’ai jamais admis l’opposition classique, fort ancienne pourtant puisqu’on la trouve chez Héraclite, entre dire et faire : je voudrais bien au contraire faire en disant, que mon dire soit un faire. » Là gît la raison de la présence du mot « biographie » en couverture. » Moriendo », « en mourant », dit l’épreuve, scandée par le mot poursuivre, de l’écriture. Après Fugue 3, Suite, Roger Laporte poursuit son lent et profond travail d’écriture, d’écrire l’écriture, ce qui ne consiste pas à la « réfléchir »...

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Traductions

Espagne : Arena Libros | Japon : Shoshi Yamada

La presse

Pas à pas, livre à livre, avec un rare acharnement mais non sans passion, Roger Laporte poursuit sa quête d’écriture depuis plus de trente ans, depuis toujours... Quête absolue qui est devenue pour lui un véritable mode de vivre, Mourir, devenir-fou, écrire... Cette équation terrible, empruntée à Maurice Blanchot, marque l’entreprise de son implacable logique, au-delà de laquelle il n’y a pour l’écrivaain aucune espèce d’alternative ! Mais, au contraire, une loi aux dispositions secrètes qui a pour effet l’abandon sans réserve et irréversible à la tâche, ici épuisante, désespérée, de l’accomplissement du livre... « J’irai jusqu’au bout inaccessible d’une aventure spirituelle totale, engagée dans un univers de désolation où le paysage mental évoque un no man’s land, une zone interdite qui rejetteraient jusqu’au personnage de l’écrivain lui-même. Mais ce dernier n’abandonne jamais pour autant. Avec courage, obstination, il lutte la plume à la main à sa table d’écriture et nous donne ainsi à lire des pages admirables de pureté et de force dans une langue, dans une expression sans failles et sans complaisances...


En bref, une entreprise qui est l’exemple même de la rigueur et où se trouvent sacrifiées toute image rassurante, toute représentation consolante, toute idole... Une entreprise à propos de laquelle, irrésistiblement, on ne peut s’empêcher de penser à ce qu’écrivait Maurice Blanchot à la fin de Après Coup : « Et pourtant, même sur la mort sans phrases, il reste à méditer, peut-être sans fin, jusqu’à la fin... »


Bulletin Critique Du Livre Français, février 1984.