Truismes
Marie Darrieussecq
Difficile d’écrire son histoire lorsqu’on habite dans une porcherie et, qui plus est, lorsqu’on est devenue une truie. Car telle est l’extraordinaire aventure de la narratrice de cette fable terriblement sensuelle, qui se métamorphose sous les yeux stupides de son ami Honoré, prend du poids, se découvre une soudaine aversion pour la charcuterie, se voit pousser des seins surnuméraires, et finit, bien obligée, par quitter la parfumerie dont elle était l’hôtesse très spéciale…
Tantôt humaine, tantôt animale, elle erre dans les égouts et dans les jardins publics où elle se nourrit de débris végétaux, elle met bas ses porcelets, devient...
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Difficile d’écrire son histoire lorsqu’on habite dans une porcherie et, qui plus est, lorsqu’on est devenue une truie. Car telle est l’extraordinaire aventure de la narratrice de cette fable terriblement sensuelle, qui se métamorphose sous les yeux stupides de son ami Honoré, prend du poids, se découvre une soudaine aversion pour la charcuterie, se voit pousser des seins surnuméraires, et finit, bien obligée, par quitter la parfumerie dont elle était l’hôtesse très spéciale…
Tantôt humaine, tantôt animale, elle erre dans les égouts et dans les jardins publics où elle se nourrit de débris végétaux, elle met bas ses porcelets, devient l’égérie du futur président de la République avant d’être la maîtresse d’un très séduisant loup qui se nourrit de livreurs de pizzas et manquer finir sa vie dans l’assiette de sa propre mère.
Derrière ces aventures porcines se profile une société aux prises avec un extrémisme obsessionnel de la vie saine mais de fait corrompue, une vaste ferme des animaux où les achats se règlent en Euro ou en Internet Card, où charlatans et fous mystiques se disputent le pouvoir.
Le récit de cette modification se double donc d’un conte moral où l’œuvre d’imagination affiche ses intentions de satire sociale. Se plaçant d’emblée sous l’égide de Knut Hamsun, de la glèbe et de la sauvagerie attenante à l’humain, la narratrice, truie endiablée, permet au lecteur de renouer avec des plaisirs de lecture qui viennent de très loin.
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Traductions
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La presse
« Le thème de la métamorphose n’est pas vraiment nouveau en littérature. Déjà Homère transformait les compagnons d’Ulysse en pourceaux, Ovide muait ses héros en hiboux ou en ânes, et le commis voyageur de Kafka se réveillait un matin d’affreux cauchemar en insecte géant. Mais sur ce thème, l’auteur varie avec audace, humour et crudité, et cultive dans sa fable gaillarde et freudienne un réalisme faussement innocent. Truismes sent l’humus et suinte d’humeurs. »
Libération, 29 août 1996
« Le récit de cette lente mutation est d’abord un défi à la narration, qui hésite et joue des désignations de la femme et de l’animal, laissant l’héroïne se perdre dans cet inquiétant entre-deux... et s’y égarer en quelques longueurs, parfois. On rit, pourtant, mais d’un rire effrayé, car la métamorphose de la truie révèle, en contrepoint, la dérive d’une société où le groin ne fait pas toujours le porc. »
Les Inrockuptibles, 4 septembre 1996