Ce texte a été publié pour la première fois en 1978 par Fata Morgana.
Lorsque commencent ces rencontres, Charles Juliet est un homme en proie au doute, à la détresse (ses journaux rendent bien compte de ces années noires) et Bram Van Velde un artiste dont la notoriété est loin d’atteindre celle qu’il connaîtra plus tard. Mais sa rigueur, son intransigeance, sa volonté d’aller toujours plus loin dans une démarche qui n’est pas sans évoquer celle des mystiques sont lumineuses et produisent sur Charles Juliet une grande impression. Sont ici retranscrites les paroles brèves de Bram van Velde, si pleines d’énergie et si profondes, et les circonstances...
Voir tout le résumé du livre ↓
Ce texte a été publié pour la première fois en 1978 par Fata Morgana.
Lorsque commencent ces rencontres, Charles Juliet est un homme en proie au doute, à la détresse (ses journaux rendent bien compte de ces années noires) et Bram Van Velde un artiste dont la notoriété est loin d’atteindre celle qu’il connaîtra plus tard. Mais sa rigueur, son intransigeance, sa volonté d’aller toujours plus loin dans une démarche qui n’est pas sans évoquer celle des mystiques sont lumineuses et produisent sur Charles Juliet une grande impression. Sont ici retranscrites les paroles brèves de Bram van Velde, si pleines d’énergie et si profondes, et les circonstances des rencontres, les pensées qu’elles inspirent à Charles Juliet.
La première rencontre entre Bram Van Velde et Charles Juliet a lieu le 25 octobre 1964. La dernière de celles qui seront racontées dans le livre, le 7 novembre 1977. Ce sont donc treize années d’une fréquentation irrégulière mais intense qui font la matière de cet ouvrage.
Réduire le résumé du livre ↑
Être soi-même en toute circonstance, ne jamais tricher, voilà le fil conducteur du récit de Charles Juliet. […] Soucieux de déformer le moins possible les paroles du peintre, Charles Juliet les écrit parfois telles quelles, à la suite les unes des autres […]. A travers ces mots simples, Bram Van Velde (et Charles Juliet) dit l’exigence, le doute, le tâtonnement, la souffrance de vivre, la solitude, le risque, la sincérité, mais aussi l’essentiel de la peinture : l’extrême difficulté d’arriver à l’image, de créer un espace, de faire naître la lumière, de s’approcher du vrai, d’oublier tout savoir, de pouvoir ne rien faire afin de demeurer dans la nécessité de peindre et surtout d’être libre.
Il y a beaucoup d’amour dans les mots de Charles Juliet, beaucoup de respect, beaucoup d’inquiétude aussi […]. Car il ne s’agit pas ici, pour l’écrivain, de seulement témoigner de la vie et de l’œuvre d’un peintre, il lui faut à son tour transmettre ce qu’il reçut de lui : cette énergie de vivre, et d’être, et d’aller au-delà, vers ces rivages inconnus où, au sein de tant d’effroi, surgit parfois la grâce.
Télérama, 11 novembre 1998