— Paul Otchakovsky-Laurens

Les mille maisons du rêve et de la terreur

Traduit du persan (Afghanistan) par Sabrina Nouri


Grand Prix de traduction de la Ville d’Arles 2002

Atiq Rahimi

En persan « mille maisons » désigne le labyrinthe, cette étendue où issue et impasse se confondent ; le temps s’arrête, l’obscurité et la terreur s’installent. Et la moindre tache blanche évoque le soleil.
Au temps des dictatures, Kaboul et l’Afghanistan tout entier n’étaient-ils pas cette étendue, ce labyrinthe ?
Cinq personnages pris dans la nasse essaient d’échapper à la terreur par l’ivresse ou la folie, par la mort, par l’amour.

 

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La presse

Atiq Rahimi confirme aujourd’hui, avec ce second roman, la singularité de son talent. Celle de sa voix très pure ; celle encore d’un univers poétique puisant tant au réel qu’au songe ou à la mémoire, un univers où se côtoient et se mêlent le concret le plus brutal et l’insaisissable : le flux onirique, le dit légendaire ou mystique, l’imaginaire merveilleux des fables ou des contes.

Nathalie Crom, La Croix, 14 mars 2002

… l’écrivain poursuit sa quête de poésie, entre réalités et allégories. Sa prose est cris et violences, bonté et beauté. Elle court, s’empresse, hallucinée, incantatoire. Puis, respire, s’apaise, généreuse, sensuelle.
Atiq Rahimi parle par ses silences, ses pudeurs : « Ma voix fond dans ma gorge et se déverse dans mes yeux. » Atiq Rahimi pleure. Et ses larmes sont d’or.

Martine Laval, Télérama, 10 avril 2002

Pour Atiq Rahimi, l’histoire de l’Afghanistan moderne est gouvernée par deux terreurs, l’une idéologique, l’autre religieuse. […] Dans son roman, d’un bout à l’autre très sombre, la seule lumière qui brille dans la nuit noire des mosquées, c’est précisément la présence apaisante d’un derviche. Il conseille à Fahrad de parcourir le monde : « Quand l’eau stagne, elle devient malsaine. Elle transforme la terre en vase. Sois comme l’eau qui glisse de la main. »

Jean-Pierre Perrin, Libération, 25 avril 2002

Ce roman puissant et frêle à la fois est un conte, un songe. Il rend présent et réel cet avertissement lancé par le poète persan du XIIIe siècle : « Tant que ton sommeil ne vaut pas l’éveil, ne dors pas ! »

François Busnel, Dernières nouvelles d’Alsace, 5 avril 2002

Dans l’indistinct d’un récit sombre mais troué de références, tout ajouré d’ellipses, des voix se font pourtant entendre, comme sauvées par la plus ancienne poésie : ce sont les membres épars d’une famille défaite, qui parlent et font avancer le texte dans le dédale d’un pays meurtri par les dictatures, de l’invasion soviétique jusqu’à aujourd’hui. Patrie, fratrie, territoire fantasmé, on ne sait pas toujours où le labyrinthe nous a menés, mais l’on est sûr que dans cette perte persane et presque trop précieuse il y a quelque beauté.

Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles, 3 avril 2002

Mahnaz, une mère de famille, héberge Fahrad, un étudiant pourchassé par les militaires, et organise sa fuite au Pakistan. Et voilà. Voilà la culture afghane qui rayonne à partir d’une petite histoire. À quoi tient le miracle ? À la poésie. Et là vous vous dites : « C’est l’ennui assuré ». Ce serait oublier que Rahimi […] appartient à une culture où la poésie reste un art à la fois populaire et vivant. Son livre est traversé de légendes, de mythes ou récits fantastiques empruntés à l’imaginaire des Afghans. Un fond poétique qu’il met en forme avec style. Ses phrases sont courtes, puissantes, entre elles, des résonances, des images, des voix. Bref, des silences qui ne sont pas vides mais pleins de mots. Pour saisir la beauté de ce roman, il faut le lire comme un poème : lentement.

Guillaume Allary, Elle, 27 mai 2002


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