« Mon arrière-grand-père adorait la peinture et s’était constitué une collection d’envergure qu’il enferma dans des coffres de la Chase Manhattan Bank, à Paris, quand il quitta la France pour les États-Unis au début de la Deuxième Guerre mondiale. Les nazis s’en emparèrent et, s’il récupéra quelques tableaux après 1945, il n’en resta pas moins spolié de chez spolié. » Manque notamment une toile peinte en 1889 par l’artiste impressionniste Alfred Sisley, Premier jour de printemps à Moret, et vendue 350 000 dollars chez Christie’s en 2008. Pour les arrière-petits-enfants,...
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« Mon arrière-grand-père adorait la peinture et s’était constitué une collection d’envergure qu’il enferma dans des coffres de la Chase Manhattan Bank, à Paris, quand il quitta la France pour les États-Unis au début de la Deuxième Guerre mondiale. Les nazis s’en emparèrent et, s’il récupéra quelques tableaux après 1945, il n’en resta pas moins spolié de chez spolié. » Manque notamment une toile peinte en 1889 par l’artiste impressionniste Alfred Sisley, Premier jour de printemps à Moret, et vendue 350 000 dollars chez Christie’s en 2008. Pour les arrière-petits-enfants, récupérer l’oeuvre est une question de principe. La famille accuse depuis plusieurs années Christie’s de n’avoir pas procédé aux vérifications nécessaires. « Il n’est pas sérieux de prétendre que la société Christie’s, qui dispose d’un service spécialisé dans la recherche des tableaux spoliés, ait pu ignorer l’origine d’un tel tableau », estimait Denis Lindon (frère de Jérôme), petit-fils d’Alfred Lindon, le propriétaire, dans la plainte qu’il a déposée en août 2017, devant le tribunal de Paris. Le tableau de Sisley est acheté par la galerie Dreyfus, à Bâle. Alain Dreyfus n’a « aucun problème pour le rendre, à condition que Christie’s me dédommage », dit-il. Christie’s, de son côté, estime que « l’action légale en cours oppose le propriétaire et les héritiers ».
Mathieu Lindon livre ici un très bref texte d’humeur féroce, et d’humour, sur cette histoire familiale, désolante et scandaleuse, d’une impossible restitution. « Moi, je trouverais normal que le tableau nous soit restitué sans autre forme de procès, sans qu’on n’ait rien d’autre à faire qu’attendre sa livraison, maintenant que les faits sont avérés et que personne ne les nie. Mais cette vision morale, faut-il dire puritaine dans l’état actuel des transactions financières ? ne résiste pas à l’épreuve des négociations. »
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