— Paul Otchakovsky-Laurens

Le Discours aux animaux

Valère Novarina

Un homme parle à des animaux, c’est-à-dire à des êtres sans réponse. Il prononce Le Discours aux animaux qui est une suite de douze « promenades », une navigation dans l’intérieur – c’est-à-dire d’abord dans sa langue et dans ses mots. Un homme parle à des animaux et ainsi il leur parle des choses dont on ne parle pas : de ce que nous vivons par exemple, quand nous sommes portés à nos extrêmes, écartelés, dans la plus grande obscurité et pas loin d’une lumière, sans mots et proches d’un dénouement. Les autres siècles appelaient ça « crise intérieure »,...

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Traductions

Allemagne : Matthes & Seitz | Italie : Coliseum

La presse

Novarina, c’est de la dynamite


Son écriture est invraisemblable, son monde fragmenté, son style unique, drôle et troublant. Ses obsessions : la chair et les trous. Il terrorise l’académie.


Quand on écoute un texte de Valère Novarina, le voyage est immédiat. Jean-Luc Gofard ne s’y est pas trompé ; dans Soigne ta droite, il reprend des propos de Pour Louis de Funès, écrit par Novarina, questionnant l’acteur sur sa fonction de paraître pour offrir le spectacle de sa disparition. Ses paroles viennent du corps, interrogent et explosent au contact de l’air. Les mots, comme les gestes et les mouvements de l’interprète, deviennent fragiles et solides, inscrits dans un équilibre précaire, celui des doutes et de l’existence.


Au fil des années, le comédien André Marcon (acclamé dernièrement pour ses prestations dans le Mariage de Figaro et Baal) porte en lui les pièces déchirées de Novarina. Après le Monologue d’Adramélech, Pour Louis de Funès et le Discours aux animaux (première époque), il crée et prononce en ce moment la seconde époque de ce discours. Il parle de choses dont on ne parle pas, qui sont intérieures, profondes, taboues. Une promenade solitaire avec des êtres sans réponse, des animaux. Dans une teinte sonore magnifique.


Novarina considère, dans la revue Infini, que le français est la plus belle langue du monde : « Parce que c’est à la fois du grec de cirque, du patois déglise, du latin arabeque, de l’anglais larvé, de l’argot de cour, du saxon éboulé, du picard d’oc, du doux-allemand et de l’italien raccourci. » Pas de doute, s’il n’y en a qu’un, aujourd’hui, qui écrit pour le théâtre en France, c’est Novarina. Un nom à retenir, à lire, à « spectater », à vampiriser.

L’Etudiant, mars 1988.


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