Ce sont des pensées et des pensers, des aphorismes, ou encore des remarques, tout simplement, certaines reprises du premier volume. Ce sont de brefs romans d’une ligne ou deux, de furtives sagas, des épopées lapidaires. Des traités de philosophie autodétruits desquels il reste le cœur énigmatique et souffrant, un malheur épouvantable, ses traces souriantes, presque gaies, l’histoire d’une vie, donc.
Avec des formules fines (« Un livre est une histoire que les mots se racontent entre eux »), des blagues de potache (« On ne finit jamais complètement ce qui n’a pas été commencé ») et des répliques ludiques (« Je passe ma vie à la casserole »), Belletto propose un jeu de piste sans début ni fin, sans porte d’entrée ni issue de secours, une manière de prototype en boucle.
Le Progrès, 15 juin 1998