« Purgatorius ceratops, plesiadapis tricuspidens parapithecus grangeri , ælopithecus chirobates, ouranopithecus macedoniensis… » LA FEMME DU SÉPARACIDE essaye de mettre en ordre les ancêtres de l’homme ; puis elle accouche. JEAN TERRIER lui déclare son amour en algèbre. LE BONHOMME NIHIL essaye de se souvenir d’une dictée qui commençait par : « L’ autel était à Jérusalem mais le sang de la victime baigna l’univers »
En pleine nuit, L’HOMME EN MATIÈRE VIDE peint des anthropoglyphes sur le sol du théâtre, jette sommairement des figures, des organes, du schéma humain : ses personnages entrent...
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« Purgatorius ceratops, plesiadapis tricuspidens parapithecus grangeri , ælopithecus chirobates, ouranopithecus macedoniensis… » LA FEMME DU SÉPARACIDE essaye de mettre en ordre les ancêtres de l’homme ; puis elle accouche. JEAN TERRIER lui déclare son amour en algèbre. LE BONHOMME NIHIL essaye de se souvenir d’une dictée qui commençait par : « L’ autel était à Jérusalem mais le sang de la victime baigna l’univers »
En pleine nuit, L’HOMME EN MATIÈRE VIDE peint des anthropoglyphes sur le sol du théâtre, jette sommairement des figures, des organes, du schéma humain : ses personnages entrent vivent et le tuent. Ce sont 8 pantins qui s’insoumettent à l’image humaine, prient les écriteaux et parfois font l’animal. Ils cherchent au sol, n’ont qu’une passion : s’interroger sur leur pantinitude, veulent voir simultanément leur animal et leur pensée – et le langage matériellement sortir de leurs bouches, filer dans l’air en ruban.
Quatre fois la scène est traversée à l’improviste par la MACHINE À DIRE VOICI… JEAN CHRONODULE carillonne LES HOMMES D’HÉCATOMBE passent en courant. UN HOMME PAR LA FENÊTRE se demande tout haut si ce n’est pas le langage qui est acteur. Ce qu’ il résume à lui-même en deux mots : le sujet est il agit par le verbe ? la parole est-elle notre sang ?… Il martèle : l’histoire n’est faite ni par les individus, ni par les masses, ni par Geist, ni par Klassenkampf mais par le langage. Puis il se jette par la fenêtre.
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Son théâtre n’est […] absurde que pour mieux apposer un voile de pudeur sur de douloureuses questions : qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? à quelle heure est le prochain train pour Vélizy-le-Cotonneux ? Comme chez Ionesco (mais plus poétiquement), les mots préfèrent les lieux pas communs aux non-dits. Probablement notre dramaturge le plus créatif et le plus siphonné, Novarina gagne autant à être lu qu’à être vu sur une scène. Enivrant et fort comme une vodka pure.
Epok, novembre 2000